Attaques de panique, maux de ventre, troubles du sommeil… votre petit éprouve une angoisse massive à la simple idée de mettre un pied à l’école ? En France, ce phénomène appelé phobie scolaire toucherait entre 1 et 5 % des élèves. Si vous identifiez les premiers signes de ce trouble, contactez les professeurs et l’encadrement scolaire de votre petit, pour trouver des solutions. Cette véritable détresse émotionnelle n’est pas une fatalité ! Découvrez comment la reconnaître, et les solutions thérapeutiques possibles.
Qu'est-ce que la phobie scolaire ?
La phobie scolaire – aussi appelée refus scolaire anxieux – est une angoisse massive et incontrôlable des enfants face à leur établissement et à l'environnement scolaire. Selon l’association Phobie Scolaire, 1 à 5 % des enfants scolarisés souffrent de cette anxiété dans les pays occidentaux. Elle se traduit par une incapacité à la fois physique et psychique de franchir le seuil de l’établissement scolaire.
“Les jeunes (...) ne refusent pas d’aller à l’école, ils n’arrivent pas à y aller, ce qui est différent. Voilà pourquoi je préfère dire qu’ils sont malades de l’école”, insiste Marie-France Le Heuzey, psychiatre à l’hôpital Robert-Debré pour le magazine Psychologies.
Il en résulte un absentéisme scolaire important, dont les conséquences peuvent être graves sur le plan scolaire, puisque les résultats peuvent chuter. À plus long terme, les enfants qui en souffrent peuvent subir de graves épisodes de dépression, et une désocialisation progressive : en grandissant, ils ont de plus en plus de mal à vivre et interagir avec les autres. Pour les parents aussi, la phobie scolaire de leur enfant a des conséquences. Préoccupés par l’avenir de leur petit en souffrance, ils peuvent subir des burn-out et des dépressions. Certains ressentent même une forte culpabilité, notamment due à l’absentéisme de l’élève.
Comment la différencier d'une peur passagère ?
Pour parler d’une phobie scolaire, il faut que l’angoisse à l’idée d’aller à l’école persiste dans le temps. Au point qu’elle devienne un véritable handicap pour votre enfant, comme pour son entourage, puisque les parents peuvent être contraints de garder leur petit malade, au lieu de travailler. Généralement, cette anxiété s’installe progressivement.
Bon à savoir
Il ne faut pas confondre phobie scolaire et refus d’apprendre ou décrochage scolaire. Dans le premier cas, les enfants sont angoissés devant le simple fait de se rendre à l’école. Ils ne souffrent pas forcément d’un manque de curiosité ou d’un manque du goût d’apprendre. Pour ce qui est du décrochage scolaire en revanche, l’élève ressent une forte démotivation vis-à-vis des cours, mais il est tout à fait capable de se rendre dans son établissement.
Quelles sont les causes de la phobie scolaire?
Les causes de ce phénomène diffèrent d’un petit à l’autre. Toutefois, certains facteurs communs sont observés.
- Ce refus scolaire anxieux peut être la conséquence de certaines violences, telles que les situations de harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Dans ce cas, l’école est associée à la violence subie.
- Certains enfants souffrent également d’un trouble spécifique des apprentissages, tel que la dyslexie (difficultés à la lecture), la dysphasie (problèmes pour s’exprimer) ou encore la dyspraxie (des soucis pour coordonner les gestes ou se repérer dans l’espace). S’il n’est pas détecté suffisamment tôt, ce trouble est alors susceptible d’entraîner une perte de confiance en soi, un sentiment d’échec, voire une phobie scolaire.
Vous avez peut-être entendu une autre cause possible de la phobie scolaire : l’anxiété de séparation. En somme, la peur de l’école serait une résurgence tardive de la crainte de quitter ses parents, dans la petite enfance. Cette idée est aujourd’hui largement balayée parmi les spécialistes. Pour eux, la phobie scolaire reste majoritairement due à de petites ou grandes humiliations répétées (liées au harcèlement ou aux troubles des apprentissages, notamment).
Quels en sont les symptômes ?
L'anxiété due à la phobie scolaire entraîne des symptômes aussi bien psychologiques que physiques, parmi lesquels :
- des douleurs abdominales,
- des nausées,
- des vomissements,
- des sueurs froides,
- une accélération cardiaque,
- des troubles du sommeil,
- des attaques de panique.
Tous ces signes apparaissent généralement avant d’aller à l’école. Ils disparaissent, en revanche, les jours où il n’y a pas cours.
Il arrive également que l’enfant refuse de sortir de chez lui, renonce à ses loisirs, ne voit plus ses amis et s’isole de plus en plus. Ce comportement témoigne d'une véritable souffrance psychique qui doit être rapidement prise en charge.
Bon à savoir L'attaque de panique se caractérise par l’apparition soudaine d’un sentiment de terreur ou une sensation de catastrophe imminente, souvent associée à la peur. Généralement, elle atteint son intensité maximale en quelques secondes, et dans tous les cas en moins de 10 minutes. Elle s’accompagne d’autres symptômes, tels qu’une peur de perdre le contrôle de soi-même. |
Vers qui se tourner en cas de phobie scolaire ?
Lorsque les premiers signes d’une phobie scolaire se déclarent, il est important de sortir de l’isolement, et de trouver une oreille attentive auprès des professeurs, de l’infirmière de l’établissement, ou encore du médecin scolaire. Cela doit vous aider à identifier l’origine des maux de votre petit : les professionnels de santé pourront prescrire des tests pour identifier un trouble de l’apprentissage, et les professeurs tenteront de savoir s’il subit un harcèlement scolaire. Ils pourront également trouver, avec vous, des solutions pour aider votre petit, comme des aménagements scolaires, dans un premier temps.
Bon à savoir
De plus en plus consciente du problème, l’Éducation nationale a prévu des aménagements temporaires pour ces élèves en souffrance. Un projet d'accueil individualisé peut être mis en place, en en faisant la demande auprès de l’établissement scolaire de votre enfant.
Vous pouvez aussi prendre contact avec l’association Phobie Scolaire. Réunissant des parents ayant fait face à la situation, elle offre de nombreux conseils aux autres parents, souvent honteux de ne pas pouvoir aider leur petit.
Afin de permettre à votre enfant de mettre des mots sur son mal-être, contactez un pédopsychiatre ou un psychologue. Vous pouvez également vous tourner vers une Maison des adolescents. Présentes dans presque tous les départements, elles accueillent les jeunes et leur entourage anonymement et gratuitement, et leur apportent une aide psychologique.
Comment soigner le refus scolaire anxieux ?
En règle générale, le traitement de la phobie scolaire repose sur une prise en charge pédopsychiatrique et/ou psychologique de l'enfant. Une thérapie familiale et la mise en place de mesures de réinsertion scolaire progressives sont également nécessaires. Dans certains cas, la méthode Padovan peut être envisagée pour diminuer les effets des troubles neurologiques comme la dyslexie s’ils sont à l’origine du problème. Pour calmer les manifestations d’angoisse, un traitement médicamenteux comprenant des anxiolytiques pourra éventuellement être prescrit par le pédopsychiatre. En plus d’analyser et de comprendre ce qui a mené votre enfant à la phobie scolaire, l'objectif de cet accompagnement consiste à l'aider à se confronter à sa peur, plutôt que de la fuir.
Dans les cas les plus graves de phobie scolaire, les psychiatres peuvent prescrire une hospitalisation dans un service de pédopsychiatrie. Cette prise en charge reste toutefois réservée aux cas de petits qui n’ont plus mis les pieds à l’école depuis plusieurs mois, avec de grandes souffrances physiques.
Avant d’en arriver là, en tant que parent, vous pouvez mettre en place un environnement rassurant pour votre petit. Dès les premiers signes repérés, instaurez un dialogue avec lui, et rassurez-le. Encouragez-le dans ce qu’il entreprend, félicitez-le, et aidez-le à se préparer pour l’école. Vous pouvez également organiser le trajet vers l’établissement avec un de ses camarades pour le rassurer.
Phobie scolaire : comment prévenir les complications ?
Pour les pédopsychiatres, le domicile ne peut être qu’un refuge temporaire pour l’enfant touché par la phobie scolaire. Loin de son milieu scolaire et de ses camarades, le risque est grand de le voir s’isoler encore davantage. En plus de mener au plus tôt un véritable travail d’enquête pour déterminer les causes de son mal-être, encouragez au maximum les activités extrascolaires, afin que votre enfant continue à avoir des liens sociaux. Parallèlement, un suivi psychologique lui permettra de retrouver progressivement le chemin de l’école.
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