Avez-vous des souvenirs de vos premiers pas ou de votre premier mot ? Certainement pas, puisque les premiers commencent à partir de 2 ans et deviennent précis seulement vers 6 ans. Ceux des toutes premières années de vie tombent dans l’oubli. C’est ce qu’on appelle l’amnésie infantile. À quoi est-elle due ? Pourquoi les enfants oublient-ils leurs premières années ? Faisons le point sur l’enregistrement des souvenirs dans le cerveau des petits.
L’amnésie infantile, qu’est-ce que c’est ?
On parle d’amnésie infantile pour désigner l’absence totale de souvenirs avant l’âge de 2 ans et leur rareté jusqu’à l’âge de 6 ans. Il est vrai que pour la plupart d’entre nous, les souvenirs sont quasiment inexistants avant l’âge de 2 ou 3 ans. Entre 3 et 6 ans, les enfants gardent en mémoire des sons, des couleurs ou des odeurs. Ce sont généralement des bribes de souvenirs. Certaines personnes pensent se rappeler d’instants vécus pendant leurs premières années de vie mais ce sont souvent des souvenirs qui ont été reconstruits à partir d’images, de films ou encore de récits de la famille.
Pourquoi les enfants oublient-ils leurs premières années ?
L’amnésie infantile est un sujet qui donne lieu à de nombreux débats. Au fil des années et à travers le monde, de nombreuses études et recherches ont tenté de trouver une justification rationnelle à ce trou de mémoire soudain.
L’amnésie liée à la neurogénèse
L’absence de souvenirs pourrait être liée au développement du cerveau, et trouverait donc une explication scientifique. L’hippocampe, la partie du cerveau qui joue un rôle essentiel dans la mémoire, y serait pour quelque chose. Lors de la formation des nouveaux neurones (neurogénèse) de votre petit, les informations déjà enregistrées seraient alors effacées, pour laisser la place à d’autres. Les connexions entre les neurones peuvent aussi être en partie responsables de l’amnésie infantile. Très nombreuses pendant les premières années de vie, ces connexions font ensuite l’objet d’un tri : celles qui sont peu utilisées sont remplacées par d’autres, plus puissantes. Cette restructuration pourrait perturber la capacité à se remémorer les événements passés.
Le langage en cause
D’autres experts en psychologie pensent plutôt que le tout-petit n’est pas capable d’emmagasiner les souvenirs tant que le langage ne s’est pas développé. En effet, pour stocker des événements dans sa mémoire, il faudrait, selon eux, pouvoir y associer des mots et des émotions.
La bonne idée
Verbaliser est important pour les enfants et leur permet de mieux enregistrer les souvenirs. Encouragez votre fils ou votre fille à vous raconter ses journées : cela lui permettra de mieux se rappeler des événements.
Le refoulement des émotions
L’amnésie infantile est un thème qui a beaucoup inspiré Sigmund Freud, le fondateur de la psychanalyse, au début du XXe siècle. Il l’explique par un phénomène de refoulement. Selon lui, les enfants oublient leurs premiers souvenirs car ils refoulent des émotions, des idées et des pensées taboues liées notamment au complexe d’Œdipe, même si ces pensées peuvent resurgir plus tard.
L’environnement joue sur les souvenirs
Les souvenirs autobiographiques peuvent aussi être troublés si l’enfant a déménagé à de multiples reprises. En changeant d’école et d’amis régulièrement, il n’a alors pas le temps de consolider ses souvenirs. Ces derniers sont souvent réactivés entre proches, lorsqu’on se remémore des moments passés ensemble. Ce mécanisme aide les enfants à faire travailler leur mémoire et à enregistrer les souvenirs.
À partir de quel âge a-t-on des souvenirs ?
À la naissance, la mémoire à long terme n’est pas encore présente. L’enfant est capable de garder des souvenirs uniquement sur le court terme. L’hippocampe, qui joue un rôle essentiel dans la mémoire et l’apprentissage, continue de se développer jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans. C’est généralement à ce stade que les enfants commencent à mettre de côté les souvenirs de leur petite enfance, pour se construire une mémoire autobiographique plus complexe.
Il faut savoir cependant que l’âge des premiers souvenirs varie aussi en fonction de l’environnement. Certains chocs et événements traumatisants (le décès d’un proche par exemple) peuvent faire oublier à un enfant tous ses souvenirs antérieurs.
Quand faut-il s’inquiéter ?
L’amnésie infantile est un phénomène totalement naturel, qui ne donne pas lieu de s’inquiéter. À 6 ans, si votre enfant ne se souvient pas de vacances passées en famille trois ans en arrière, il n’y a rien d’inquiétant. En revanche, s’il oublie systématiquement la leçon apprise la veille ou bien les consignes données quelques heures auparavant, il se peut qu’il présente des troubles de la mémoire, aussi appelés troubles mnésiques. Ils peuvent avoir des répercussions sur son apprentissage et mener à d’autres problèmes comme la dyslexie ou la dysorthographie. Nous vous recommandons de consulter un neuropsychologue qui pourra mettre en place une rééducation adaptée.
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