Développement de l’enfant : est-il maladroit ou a-t-il des troubles moteurs ?

oups enfant
Par Carrefour Assurance | 31 Août 2020

Une assiette qui lui échappe des mains, une marche loupée, un verre renversé…votre enfant enchaîne les maladresses au quotidien. Mais est-il seulement tête en l’air ou s’agit-il d’un problème plus profond ? Des petits gestes maladroits qui vous semblent anodins peuvent parfois cacher un trouble moteur, aussi appelé dyspraxie. Face à un enfant maladroit, comment faire la différence entre maladresse passagère et problème de développement ? On vous aide à faire le point.

Les signes de maladresse 

Un enfant maladroit, qu’est-ce que cela signifie au juste ? La maladresse se manifeste de différentes façons. Vous pouvez avoir l’impression que votre enfant a deux mains gauches. Il fait systématiquement tomber les objets qu’il saisit (vaisselle, couverts…). Quand il se déplace, il a tendance à se cogner partout et rate souvent des marches. Dans les petits gestes du quotidien, il n’est pas à l’aise : enfiler un pull, boutonner sa veste, faire ses lacets… D’autres signes peuvent montrer que votre enfant n’est pas très adroit, par exemple, s’il a des difficultés en dessin ou en écriture. 

Pédiatre

 

Les causes des gestes maladroits 

La maladresse, ou plutôt la mauvaise gestion du corps, peut avoir différentes explications. Parfois, les enfants ont du mal à développer leur motricité fine et la coordination de leurs mouvements parce qu’ils n’ont pas été assez stimulés pendant leurs premières années. Un petit qui a passé beaucoup de temps dans une poussette, jusqu’à 4 ou 5 ans, n’aura, par exemple, pas eu l’occasion de développer de manière optimale son apprentissage de la marche. À l’inverse, un enfant trop stimulé peut avoir sauté une étape dans son développement moteur

 

Les bonnes pratiques pour aider votre enfant 

Pour commencer, inutile de vous énerver sur votre enfant qui fait tomber son verre d’eau ou qui rate une marche. Évitez de pointer du doigt sa maladresse, surtout en public. Vous risquez de lui faire perdre confiance en lui. Vous avez un rôle important à jouer en tant que parent, aussi bien au niveau affectif que gestuel. C’est à vous de lui apprendre à pallier les différentes difficultés qu’il rencontre au quotidien. N’hésitez pas à lui proposer différentes activités sportives et manuelles, pour l’exercer à la marche mais aussi à la motricité fine. Apprenez-lui à être plus concentré sur ce qu’il fait. Par exemple, encouragez-le à bien regarder où il met ses pieds quand il marche. Et surtout relativisez et faites preuve de patience !

 

L’astuce en plus

Face à un enfant maladroit, un accident est vite arrivé à l’école : une bouteille d’eau renversée sur l’ordinateur de la maîtresse, ses lunettes cassées à la récré… Pour couvrir votre petit tête-en-l’air des dommages qu’il cause ou subit, n’oubliez pas de prévoir une assurance scolaire et extrascolaire adaptée à ses besoins !

 

Ce qui est normal et ce qui doit alerter  

À partir de quand la maladresse devient-elle inquiétante ? Il est important de distinguer ce qui est normal de ce qui doit vous mettre la puce à l’oreille. La dyspraxie peut être suspectée lorsque l’enfant présente des troubles aussi bien dans sa vie quotidienne que dans ses activités scolaires. Verser le lait à côté du bol de temps en temps le matin ou bien avoir du mal à faire ses lacets n’est pas forcément alarmant : votre enfant est peut-être simplement dans la lune au réveil ou bien a mal assimilé un apprentissage. Les signes d’alerte sont à prendre au sérieux lorsque les gestes maladroits sont répétés dans tous les domaines, aussi bien à la maison qu’à l’école :

- Votre enfant n’aime pas les jeux de construction ou les activités artistiques (dessin, collage, peinture, pâte à modeler…) ;

Enfant dessin

- Il a de grandes difficultés à s’habiller tout seul ;

- À l’école, les activités graphiques sont difficiles pour lui. Il ne sait pas tracer un triangle et ses dessins sont pauvres. Ses cahiers sont brouillons, peu soignés ;

- Son écriture est lente et malhabile, il a du mal à former les lettres ;

- Il n’est pas capable de poser des opérations de calcul ;

- Il ne sait pas coordonner ses gestes et certains apprentissages, comme le vélo, sont éprouvants pour lui ;

- Il a du mal à manipuler les accessoires classiques de l’écolier : compas, règle, ciseaux…

À partir de 5 ans, un enfant est normalement capable de reproduire un triangle et de copier son prénom. Il sait s’habiller seul et se servir d’un couteau. Dès 6 ans, il sait écrire son prénom en écriture cursive et peut reproduire un losange. Il est capable de se coiffer, de se moucher, de commencer à faire ses lacets et de tartiner du pain. À 12 ans, normalement, l’ado sait reproduire un cube en perspective. Dans la vie quotidienne, son habileté est similaire à celle d’un adulte.

 

Picto enfant verre

 

Le saviez-vous ?

La dyspraxie touche au moins 6 %* des enfants scolarisés. Elle est souvent associée à d’autres troubles « dys », comme la dyslexie ou la dyscalculie. Attention, ce trouble n’est absolument pas lié au développement intellectuel.

*Source

 

Le diagnostic de la dyspraxie 

Si plusieurs signes ont attiré votre attention, il est important d’envisager une prise en charge rapide. La dyspraxie est souvent liée à des troubles visuo-spatiaux. L’enfant a alors du mal à fixer un objet, à se repérer dans le temps et l’espace ou à distinguer sa gauche de sa droite. Confiez vos doutes à votre médecin ou votre pédiatre qui pourra vous orienter vers différents spécialistes. Neurologue, ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricien : de nombreux professionnels de santé pourront intervenir pour faire effectuer une série de tests à votre enfant. Rassurez-vous, avec une rééducation adaptée, votre enfant pourra progresser et mener une scolarité classique, même si certains aménagements peuvent être envisagés selon la sévérité de la dyspraxie.

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