En France, une étude du Dr Michel Bader, pédopsychiatre, estime que 4 % des enfants sont touchés par des Troubles Déficitaires de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Ces troubles du comportement sont généralement diagnostiqués vers l’âge de 6 ou 7 ans, cependant vous pouvez en percevoir les signes dès la petite enfance. Les membres de la famille sont les premiers à les constater, mais un diagnostic est toujours nécessaire. Et il doit être posé par un médecin. Voici des conseils pour vous aider à mieux comprendre ce trouble et à accompagner votre enfant.
Les signes d’un bébé hyperactif
Un bébé peut manifester les premiers signes de Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH) dès ses premiers mois de vie. Parmi eux l’agitation, un sommeil perturbé, une hyperémotivité ainsi que des difficultés d’attention.
L’agitation
Chez les bébés hyperactifs, l’agitation est souvent constante. Ces enfants ne tiennent pas en place, et ils bougent sans cesse. Leur activité motrice est excessive, et les parents ont souvent peur qu’ils tombent de leur transat ou de leur chaise haute. En effet, il est difficile de les canaliser et on parle souvent de bébés très toniques.
Attention, tous les bébés hyperactifs ne sont pas agités, notamment les filles qui ont davantage tendance à être rêveuses. L’agitation n’est pas le seul critère de l’hyperactivité.
Bon à savoir
L’agitation d’un enfant hyperactif continue lorsqu’il rentre à l’école. C’est pourquoi souscrire à une assurance scolaire et extrascolaire est indispensable, car ces petits risquent à tout moment de casser quelque chose ou de se blesser. En cas d’accident, Carrefour Assurance peut vous accompagner.
Le sommeil perturbé
Les bébés hyperactifs ont un sommeil plus perturbé, plus court et moins profond que les autres bébés. Certains scientifiques ont ainsi observé que les enfants hyperactifs dorment 45 minutes de moins que les autres enfants.
En fait, le sommeil est synonyme d’inactivité. Or, le cerveau et le corps d’un bébé hyperactif bouillonnent. C’est pour cette raison qu’il est difficile pour l’enfant de se calmer et de s’endormir.
L’hyperémotivité
L’hyperémotivité est un symptôme qui va aussi de pair avec l’hyperactivité. Elle s’exprime de différentes manières : l’enfant est très sensible, il peut se mettre en colère et s’énerver rapidement. Il peut aussi se sentir déprimé ou être anxieux.
De façon générale, les émotions (aussi bien négatives que positives) sont ressenties intensément. Les enfants sont très susceptibles et leurs réactions face aux moqueries, ou aux critiques peuvent sembler très violentes. Si on se moque d’eux et à la moindre contrariété, ils peuvent faire de grosses crises de colère, jeter tout ce qui les entoure, se rouler par terre en poussant des cris.
L’inattention
Une des caractéristiques des bébés hyperactifs est que leur attention est très difficile à maintenir. Tout les distraits, et ils ne parviennent pas à se focaliser sur une seule activité. L’attention est sélective, c’est-à-dire que le bébé rencontre des difficultés pour faire abstraction de certains stimuli extérieurs, et pour se concentrer sur une seule tâche.
Par ailleurs, tout ce qui est entrepris n’est jamais complètement terminé. L’enfant ne parvient pas à finir un jeu par exemple. L’attention n’est pas soutenue. Par conséquent, faire deux choses en même temps ou comprendre deux consignes à la fois peut constituer un réel problème pour l’enfant.
L’astuce en plus
Privilégiez les récompenses plutôt que les punitions ou les sanctions. Les enfants qui souffrent de TDAH ont une très mauvaise image d’eux-mêmes. Étant donné que ce sont des enfants turbulents, ils sont très souvent réprimandés. Les compliments permettent de les motiver et de les encourager pour qu’ils puissent parvenir à se concentrer ou à gérer leurs émotions.
Les causes de l’hyperactivité
L’hyperactivité peut avoir diverses causes. Les recherches sur le sujet continuent, mais il a déjà été établi que certains facteurs pourraient favoriser ce trouble.
L’hérédité
Le facteur héréditaire est déterminant dans l’apparition de l’hyperactivité. Dans 75 % des cas, les parents sont eux-mêmes hyperactifs sans le savoir. Plusieurs gènes pourraient être la cause d’un dysfonctionnement cérébral et de troubles neurologiques. Ces gènes concernent des neurotransmetteurs du système nerveux, dont la dopamine. Son déficit est impliqué dans les troubles de l’humeur, du comportement et de la motricité.
Les facteurs néonataux
Il semblerait également que certaines substances nocives soient en cause dans l’apparition du TDAH. Il s’agit de l’alcool, du tabac et des pesticides. L’ingestion de ces produits pendant la grossesse – et donc pendant la vie fœtale – serait nocive pour le développement de l’enfant, et pourrait provoquer ce trouble du comportement.
L’environnement non favorable
Le TDAH n’est pas causé par un manque affectif ou des défaillances éducatives. Les spécialistes reconnaissent cependant que l’on peut voir des facteurs psychologiques et environnementaux accentuer un trouble déjà présent chez l’enfant. Il peut par exemple s’agir d’une situation familiale complexe liée à une grande précarité.
Le diagnostic
Pour poser un diagnostic, il faut réaliser des tests auprès d’un médecin et observer le comportement de l’enfant. Il est également recommandé de faire différents bilans orthophoniques, psychomoteurs, scolaires et un test de QI.
Il est en effet important d’éliminer d’autres causes possibles de l’agitation d’un enfant. Il peut par exemple être turbulent parce qu’il n’entend pas bien, parce qu’il est dépressif, parce qu’il ne comprend pas ce qu’on lui demande, etc.
Le diagnostic est souvent long à poser et se fait généralement autour des 6 ou 7 ans de l’enfant, car le trouble est plus visible quand l’enfant va à l’école. Avant cela, le diagnostic n’est pas possible. Toutefois, il est possible d’accompagner votre bébé hyperactif.
L’accompagnement du bébé hyperactif
Le TDAH ne se guérit pas, cependant les conséquences et les symptômes peuvent être diminués grâce à une psychothérapie, un suivi par un orthophoniste et un psychomotricien ou un traitement médicamenteux.
À la maison, évitez de stimuler trop souvent votre bébé : préférez les jeux calmes, et ne lui proposez pas plusieurs activités à la fois. Soyez également présent pour lui, notamment au moment du coucher, car il a particulièrement besoin de vous à ce moment précis. Prenez donc le temps de l’accompagner et de le rassurer.
De manière générale, établissez une routine avec des heures de repas et de coucher fixes. Cela lui permettra de mieux se préparer et de se concentrer sur ce qu’il doit faire.