Tout comprendre sur le calcul et l’exonération des droits de succession

Publié le : 12 Juin 2023 Modifié le : 29 Avril 2025
succession

Lorsqu'une personne décède, son patrimoine est transmis à ses héritiers selon le lien de parenté avec le défunt. Il s’agit d’un processus encadré par la loi. Cette transmission implique des frais, un impôt prélevé par l'État. Il est donc important d’anticiper pour protéger au mieux votre famille. Pour naviguer dans ces démarches et comprendre comment est estimé le montant de la succession, il est essentiel de bien comprendre les principes et les règles qui régissent les successions. 

Les fondamentaux des droits de succession

Le calcul des droits de succession est un sujet complexe. Il est crucial de bien comprendre son principe de base pour anticiper et gérer au mieux la transmission de patrimoine.
Qu’est-ce que la succession ? Lorsque le patrimoine d’un défunt est transmis à ses héritiers, on parle alors de succession. Elle est gérée par un notaire qui identifie officiellement les héritiers, fait l’inventaire des biens que possédait le défunt et répartit le patrimoine entre les héritiers en fonction de l’ordre.
 

 

Les étapes clés d'une succession

La succession est une procédure structurée qui comprend plusieurs étapes importantes :

  1. L'acte de notoriété : c'est un document officiel établi par le notaire, qui atteste de la qualité et de l’ordre des héritiers. Il précise la part de chacun dans la succession et permet de débloquer les comptes bancaires du défunt, ainsi que d'accéder aux pensions ou au capital décès.
  2. L'inventaire du patrimoine : cette étape consiste à évaluer l'actif net successoral. Tous les biens du défunt sont pris en compte, y compris les biens immobiliers, les comptes bancaires, et les placements financiers.
  3. La détermination de l'actif net taxable : l'actif net taxable correspond à la valeur totale des biens du défunt (l'actif), diminuée des dettes éventuelles (le passif).
  4. Le calcul des droits de succession : le montant des droits de succession dépend principalement du lien de parenté avec le défunt et du patrimoine transmis.
  5. Le paiement des droits de succession : Il doit être effectué dans les six mois suivant le décès, lors du dépôt de la déclaration de succession.

 

Le montant des droits de succession

Contrat MRH

La succession se définit comme la transmission du patrimoine d'un défunt à ses héritiers, qu’ils aient ou non un lien de parenté avec le défunt. Cette transmission est généralement orchestrée par un notaire, qui joue un rôle central dans l'identification des héritiers, l'inventaire des biens du défunt et la répartition du patrimoine.

En plus des honoraires du notaire, l'État perçoit un impôt sur cette transmission, appelé droits de succession. Le calcul des droits de succession est donc essentiel pour éviter toute mauvaise surprise.

 

Le saviez-vous ?

Il est possible de transmettre son patrimoine de son vivant par le biais d'une donation. Tout comme la succession, la donation doit être déclarée aux services des impôts et peut être soumise à des droits, sous certaines conditions. Ces donations peuvent également avoir une incidence sur le calcul final des droits de succession
Dans cette démarche préventive, renseignez-vous également sur les garanties décès et obsèques.
 

 

 

Qui sont les héritiers ? 

La loi détermine qui peut être héritier en fonction de l'ordre, en privilégiant d'abord les descendants directs, puis les ascendants et collatéraux. Elle établit donc un ordre des héritiers précis.

En premier lieu, la succession est partagée entre les enfants et le conjoint survivant. Si un enfant est décédé, sa part revient à ses propres enfants (les petits-enfants du défunt). Si le défunt n'a pas de descendants, l'héritage est partagé entre ses parents et son conjoint, ou, en l'absence de conjoint, entre ses parents et ses frères et sœurs.

En l'absence de descendants, de parents et de conjoint, ce sont les frères et sœurs qui héritent, ou, à défaut, la famille maternelle et paternelle à parts égales.

Un partenaire de PACS, bien qu'il ne soit pas automatiquement considéré comme héritier légal (sauf en cas de testament), bénéficie d'une exonération totale des droits de succession depuis 2007. Cela constitue une différence notable par rapport aux concubins non pacsés.

Il est également possible de rédiger un testament pour organiser la répartition de ses biens. Toutefois, la loi protège certains héritiers : il n'est pas possible de déshériter ses enfants ni son conjoint (en l'absence d'enfants).

 

 

Les petits-enfants dans la succession

Les petits-enfants peuvent hériter de leurs grands-parents dans certaines circonstances, notamment si leurs parents sont décédés ou ont renoncé à la succession. Dans ce cas, ils bénéficient d'un abattement de 100 000 €, partagé à parts égales s'ils sont plusieurs.

 

Quel abattement pour les petits-enfants ? 

Si un petit-enfant hérite directement de ses grands-parents sans que ses parents soient décédés, il bénéficie d'un abattement plus faible de 1 594 €. Ce montant est appliqué avant le calcul des droits de succession selon le barème progressif.

 

Le calcul des droits de succession pour les petits-enfants

Une fois l'abattement appliqué, le calcul des droits de succession est fait en fonction du montant taxable restant. Le barème progressif s'applique avec des taux allant de 5 % à 45 %, selon la valeur de la succession.

 

Exemple de calcul

Supposons qu'un petit-enfant hérite de 200 000 € après l'abattement de 1 594 € (si applicable) ou de 100 000 € s'il hérite par représentation. Les droits de succession seront calculés comme suit :

5 % sur les 8 072 € premiers.
10 % sur la tranche suivante jusqu'à 12 109 €.
15 % jusqu'à 15 932 €.
20 % sur le reste jusqu'à 552 324 €.

Taux plus élevés pour les montants supérieurs.
Cela signifie que les droits de succession pour un petit-enfant peuvent varier considérablement selon la valeur de l'héritage et les abattements applicables.


L’importance de la planification pour les petits-enfants

Pour minimiser le montant des droits de succession, il est crucial de planifier la transmission du patrimoine en tenant compte des abattements et du barème progressif. Les donations régulières peuvent également aider à réduire la charge fiscale future.

En résumé, les petits-enfants jouent un rôle important dans la succession, surtout lorsqu'ils héritent par représentation. Comprendre les abattements et le barème progressif est essentiel pour gérer au mieux leur part d'héritage. 

 

La succession, une procédure stricte

La succession est une procédure structurée qui comprend plusieurs étapes importantes, de l'acte de notoriété à l'inventaire du patrimoine. Lors de l'évaluation de l'actif net successoral, tous les biens du défunt sont pris en compte, y compris les biens immobiliers, les comptes bancaires, et les placements financiers pour le calcul des droits de succession.


L'acte de notoriété : une reconnaissance officielle

L'acte de notoriété est un document officiel établi par le notaire, qui atteste de la qualité d'héritier. Il précise la part de chacun dans la succession et permet de débloquer les comptes bancaires du défunt, ainsi que d'accéder aux pensions ou au capital décès. Ce document est indispensable pour faire valoir vos droits en tant qu'héritier.


L'inventaire du patrimoine : l'actif net taxable ? 

Le patrimoine du défunt comprend l'ensemble de ses biens : immeubles, meubles, comptes bancaires, placements financiers, etc. La valeur de ces biens est estimée au prix qu'ils auraient pu atteindre au moment du décès. Une fois l'inventaire réalisé, il est nécessaire de déclarer les biens à l'administration fiscale.

En revanche, les sommes issues d'une assurance prévoyance ne sont pas prises en compte dans la succession. Il est important d'effectuer une mise à jour régulière des informations concernant vos biens pour faciliter leur évaluation au moment venu.

 


Le calcul des droits de succession : comment ça fonctionne ?

Le montant des droits de succession dépend principalement du lien de parenté avec le défunt et du patrimoine transmis (l'actif net taxable). Une fois les droits de succession calculés, il sera essentiel de payer des droits de succession dans les six mois suivant le décès, lors du dépôt de la déclaration de succession. Les dettes du défunt sont également prises en compte et déduites de la valeur totale des biens.

 

Comment déterminer l'actif net taxable ? 

L'actif net taxable correspond à la valeur totale des biens du défunt (l'actif), diminuée des dettes éventuelles (le passif). Pour déterminer cet actif net taxable avec précision :

  • Réalisez un inventaire complet des biens mobiliers (meubles) et immobiliers.
  • Prenez en compte les dettes éventuelles laissées par le défunt.
  • Déduisez certains frais comme les frais funéraires, plafonnés à 1 500 €.

Une fois cet actif net établi, il sert à calculer le montant final des droits à payer.

 

Les abattements personnels : réduire l'imposition

En fonction du lien de parenté avec le défunt, chaque héritier bénéficie d'un abattement spécifique qui réduit la base imposable :

  • Enfants : 100 000 €.
  • Frères et sœurs : 15 932 €.
  • Petits-enfants : 1 594 € (À noter que dans le cas où leurs parents sont décédés ou ont renoncés à la succession, les petits-enfants bénéficient d’un abattement de 100 000 € partagé à parts égales s’ils sont plusieurs).
  • Autres héritiers éloignés : 1 594 € également.
  • Personnes handicapées : abattement supplémentaire fixe de 159 325 €, quel que soit leur lien avec le défunt.

Ces abattements permettent parfois aux héritiers modestes d’être totalement exonérés ou faiblement imposés.

 

Le barème progressif : un impôt qui s’adapte

Une fois les abattements appliqués sur l’actif net taxable restant pour chaque héritier individuel, on applique un barème progressif :

  • Jusqu’à 8 072 € : 5 %.
  • De 8 072 € à 12 109 € : 10 %.
  • De 12 109 € à 15 932 € : 15 %, etc.

Les taux augmentent progressivement jusqu’à atteindre un maximum de 45 % pour les montants supérieurs à 1 805 677 €. Ce système vise à taxer davantage les successions importantes tout en limitant la charge fiscale sur les patrimoines modestes.

 

Les donations antérieures : un impact sur les droits

Si le défunt a effectué d’éventuelles donations antérieures (par exemple à ses enfants ou petits-enfants), celles-ci doivent être rapportées à la succession si elles datent d’il y a moins de quinze ans. Cela signifie qu’elles sont prises en compte dans le calcul global des droits dus par chaque héritier.

Pour limiter cet impact fiscal futur tout en aidant vos proches dès maintenant, pensez aux donations exonérées tous les quinze ans dans la limite légale (100 000 € pour chaque enfant).

 

L’exonération des droits : qui peut en bénéficier ?

Certaines personnes ou situations permettent une exonération totale ou partielle des droits :

  1. Le conjoint survivant ou le partenaire de PACS, totalement exonéré depuis plusieurs années.
  2. Les successions modestes (actif brut inférieur à certains seuils).
  3. Les frères ou sœurs vivant avec le défunt sous certaines conditions strictes (âge minimum ou handicap).

Pour plus d’informations sur ces cas spécifiques ou pour protéger votre famille face aux imprévus futurs, découvrez nos solutions garantie décès-obsèques ou incapacité permanente.

 

Refuser une succession : une option légale

Si une succession comporte plus de dettes que d'actifs ou si vous souhaitez éviter tout conflit familial lié au partage des biens, vous pouvez refuser une succession. Cette démarche doit être réalisée rapidement auprès du tribunal compétent via un formulaire spécifique accompagné des justificatifs nécessaires.

 

Procédure de renonciation

Pour renoncer officiellement à une succession, vous devez suivre une procédure précise :

  1. Remplir le formulaire Cerfa n°15828*05 intitulé "Renonciation à succession par une personne majeure".
  2. Joindre les pièces justificatives requises :
    a.    Copie intégrale de l'acte de décès du défunt
    b.    Copie intégrale de votre acte de naissance (datant de moins de 3 mois)
    c.    Photocopie recto-verso de votre pièce d'identité
  3. Déposer ou envoyer le dossier complet au greffe du tribunal judiciaire du dernier domicile du défunt.

 

Délais à respecter

Plusieurs délais sont à prendre en compte pour renoncer à une succession :

  1. 4 mois après l'ouverture de la succession : c'est bien le délai minimal pendant lequel un héritier peut librement choisir d'accepter ou de refuser la succession sans être contraint par un tiers. Pendant ce temps, personne ne peut l'obliger à prendre une décision.
  2. 2 mois supplémentaires en cas de sommation : si un cohéritier, un créancier, ou l'État envoie une sommation d'opter après les quatre premiers mois, l'héritier dispose alors de deux mois pour se prononcer. À défaut de réponse dans ce délai, il est réputé avoir accepté purement et simplement la succession.
  3. 10 ans maximum pour renoncer officiellement : en effet, si aucun tiers ne somme l'héritier de prendre position, il dispose d'un délai de 10 ans pour renoncer à la succession. Passé ce délai, il est réputé avoir renoncé, à moins qu'il ne prouve qu'il n'était pas au courant de l'ouverture de la succession.

Il est important de noter que la renonciation doit être expresse et ne se présume pas.

 

Conséquences de la renonciation

En renonçant à une succession, vous :

  • Êtes considéré comme n'ayant jamais été héritier.
  • N'avez aucun droit sur l'héritage ni aucune obligation quant aux dettes du défunt.
  • Permettez à vos descendants de recevoir votre part par représentation, ou à vos cohéritiers si vous n'avez pas de descendants.

 

Cas particuliers

  • Succession déficitaire : la renonciation est particulièrement pertinente lorsque le passif dépasse l'actif, vous évitant ainsi d'alourdir votre situation financière.
  • Transmission intergénérationnelle : renoncer peut permettre à vos propres enfants d'hériter directement, "sautant" ainsi une génération et potentiellement réduisant les droits de succession globaux.

Il est important de noter que la décision de renoncer à une succession est généralement irrévocable, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Il est donc crucial de bien prendre en compte les avantages et les inconvénients avant de prendre cette décision.

Cette démarche doit être réalisée rapidement auprès du tribunal compétent via un formulaire spécifique accompagné des justificatifs nécessaires.

 

Comment anticiper pour mieux préparer sa transmission ?

Pour limiter au maximum les droits dus par vos héritiers :

  • Faites régulièrement une mise à jour notariale.
  • Profitez pleinement des abattements liés aux donations tous les quinze ans.
  • Pensez aux assurances prévoyance adaptées pour couvrir certains frais imprévus liés au décès.

Une bonne préparation peut faire toute la différence. N'hésitez pas à consulter un notaire ou un conseiller spécialisé pour optimiser votre stratégie de transmission patrimoniale. De plus, pensez à protéger votre famille contre les aléas de la vie en explorant nos solutions et conseils d'assurance protection famille.

La succession est un sujet complexe mais crucial pour assurer la transmission de son patrimoine dans les meilleures conditions. Une bonne compréhension des mécanismes de succession et une anticipation adéquate peuvent faire toute la différence pour vos héritiers : enfants et petits-enfants, frères et sœurs, conjoints ou partenaire de Pacs. En fin de compte, une succession bien préparée est un dernier geste d'amour envers vos proches, leur assurant un avenir plus serein malgré votre absence.
 

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