Si vous deviez décrire votre enfant, vous diriez d’abord que c’est un enfant très maladroit, qu’il a des difficultés à coordonner ses mouvements. Au-delà d’une grande maladresse, vous vous demandez s’il ne souffre pas d’un handicap et s’il a vraiment la capacité de coordonner ses mouvements. Il s’agit peut-être de dyspraxie, un trouble du développement de la coordination (T.D.C). Découvrez les symptômes de ce trouble dys et la marche à suivre en cas de doute.
Mon enfant a des difficultés motrices
Vous avez remarqué que votre enfant ne marche pas très bien, qu’il ne parvient pas à faire du vélo, qu’il court de façon désordonnée et n’arrive pas à coordonner ses bras et ses jambes quand il nage ? Vous avez aussi noté chez lui une grande maladresse. Votre enfant rencontre des difficultés en motricité fine, c’est-à-dire pour utiliser ses mains : il n’arrive pas à réaliser certains gestes, notamment à utiliser des ciseaux, des trombones, etc. Il peut s’agir de symptômes de la dyspraxie.
Toutes ces particularités sont, en effet, très courantes chez les enfants dyspraxiques. Elles engendrent malheureusement beaucoup de petits accidents dans la vie courante. Pensez donc à souscrire une bonne assurance scolaire et extrascolaire. Les enfants qui rencontrent des difficultés avec les gestes globaux ou fins sont atteints de dyspraxie gestuelle. Dans ce cas, le déficit principal se situe au niveau des mouvements qui ne sont pas coordonnés. C’est pour cela que ce trouble est également appelé le trouble de l’acquisition de la coordination (T.A.C).
Mon enfant a des difficultés dans les jeux de construction et d'organisation
Les activités manuelles comme la couture ou le bricolage sont très difficiles pour votre enfant. Ses mouvements sont lents et manquent de coordination. De la même façon, les jeux de construction tels que les cubes, Lego®, Clippo®, Mécano®, ou encore les puzzles, qui sont généralement appréciés par les enfants de son âge, sont pour lui beaucoup trop compliqués. Il ne parvient pas à empiler les pièces ni à les assembler les unes avec les autres.
Si vous avez remarqué ces signes, il serait judicieux d’en parler à votre médecin pour poser un diagnostic car il pourrait s’agir de dyspraxie constructive. Cette forme de dyspraxie correspond à un déficit de la planification et de la production d’une tâche. L’enfant est très maladroit et lent et il se fatigue très vite. Il est également dans l’incapacité d’anticiper ses mouvements. L’enchaînement de plusieurs opérations, propre aux jeux de construction par exemple, ne peut pas être reproduit.
Mon enfant a des difficultés à reproduire des dessins ou des puzzles
Votre enfant a des problèmes avec l’assemblage de puzzles, mais aussi avec tout ce qui concerne la graphie, c’est-à-dire l’écriture et le dessin. Il a de grandes difficultés à dessiner, à recopier un texte ou encore à écrire sur des lignes. De plus, il est dans l’incapacité de se repérer dans le temps et l’espace, de distinguer sa gauche de sa droite et d’assembler différents éléments comme des puzzles ou des Lego.
Si tous ces symptômes vous semblent familiers, il s’agit peut-être d’une dyspraxie visuo-spatiale. Dans ce type de dyspraxie, l’enfant ne maîtrise pas bien son regard dans l’espace : il lui est par exemple difficile de fixer un objet. Ce trouble combine ainsi un trouble du geste et un trouble visuel. Par conséquent, d’autres troubles cognitifs peuvent y être associés tels que la dyslexie, la dysorthographie, la dysgraphie ou la dyscalculie.
Bon à savoir
Les causes de la dyspraxie sont mal connues. Dans certains cas, des lésions cérébrales, dues par exemple à une prématurité, un AVC ou un traumatisme crânien, sont à l'origine de la dyspraxie. On parle alors de dyspraxie lésionnelle. Dans les autres cas, il n'y a pas de problème visible au niveau cérébral : on parle alors de dyspraxie développementale.
Que faire en cas de doutes sur les symptômes de la dyspraxie ?
Maladresse ou réel handicap ? Si vous avez des doutes concernant votre enfant, il peut être intéressant d’en parler d’abord avec son enseignant pour voir ce qu’il a pu percevoir à l’école. Il faut aussi consulter un médecin qui pourra établir un diagnostic précis en effectuant toute une série d’examens grâce à différents professionnels de santé, notamment :
- un neurologue pour chercher une anomalie au niveau du système nerveux ;
- un psychomotricien pour faire un diagnostic sur la motricité de l’enfant ;
- un pédopsychiatre et/ou un psychologue pour faire un bilan psychologique ;
- un orthophoniste pour analyser des troubles du langage ;
- un ergothérapeute pour évaluer les capacités de l’enfant à s’adapter à son environnement ;
- un ophtalmologiste et un ORL pour voir s’il existe des anomalies visuelles ou auditives.
L’accompagnement de l’enfant pourra par la suite être multidisciplinaire et, grâce à une rééducation adaptée, il pourra sans aucun doute progresser. La lenteur et la fatigue étant également des symptômes très courants chez les enfants dyspraxiques, soyez patient et restez positif et encourageant pour l’accompagner au mieux durant cette rééducation.