La méningite est une maladie qui fait peur, car elle a pour réputation d’être mortelle. C’est vrai, mais cela n’arrive que dans des cas exceptionnels. Il existe en réalité deux formes de méningite : l’une est virale, et l’autre est bactérienne. La méningite virale est la plus fréquente et elle est généralement bénigne. En revanche, la méningite bactérienne peut entraîner de graves complications. Faisons le point sur cette maladie qui peut toucher les enfants dès leur plus jeune âge.
Qu’est-ce qu’une méningite ?
La méningite correspond à une inflammation des membranes protectrices du système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière). On appelle ces membranes les méninges.
Cette maladie peut être virale ou bactérienne. Le liquide céphalorachidien, qui correspond au liquide cérébral qui circule entre les méninges, est infecté par un virus ou par une bactérie – et, dans des cas plus rares, par un champignon ou par un parasite. Dans le cas où la méningite est bactérienne et selon le type de germe responsable, elle est plus grave. Elle doit alors être traitée rapidement.
Par ailleurs, la méningite est une maladie qui touche majoritairement les enfants et les jeunes adultes.
Quels sont les symptômes ?
La méningite chez un enfant, comme chez un adulte, entraîne des symptômes caractéristiques tels que :
- des maux de tête intenses (céphalées) ;
- une forte fièvre ;
- une raideur de la nuque ;
- une intolérance à la lumière ;
- une hypersensibilité au toucher ;
- des nausées ou des vomissements ;
- des courbatures ;
- une grande fatigue ;
- des symptômes neurologiques comme une somnolence, une confusion mentale, des paralysies oculaires ou des convulsions.
Quels sont les différents types de méningite ?
La méningite virale
Les méningites virales sont les plus répandues et représentent 80 % des cas. Elles commencent généralement par une infection des voies respiratoires avec des symptômes semblables à ceux d’un rhume (fièvre, toux sèche, nez qui coule) ou d’une grippe (fatigue, douleurs musculaires, fièvre).
Cette forme de la maladie peut être causée par différents virus comme l’herpès, les virus respiratoires, les oreillons, la rougeole, la varicelle et la mononucléose.
La méningite virale est généralement bénigne et elle ne laisse pas de séquelles.
La méningite bactérienne
Les méningites bactériennes sont aujourd’hui peu fréquentes surtout grâce à la vaccination, mais elles doivent être traitées en urgence. Elles peuvent, en effet, entraîner de graves complications.
Ces méningites sont associées à différentes bactéries, principalement le pneumocoque ou le méningocoque.
Pourquoi le diagnostic est-il important ?
Le diagnostic est établi par un médecin sur la base des symptômes de l’enfant et surtout grâce à une ponction lombaire. C’est cet examen qui permet de faire la différence entre une méningite virale et une méningite bactérienne.
Une ponction lombaire consiste à prélever un peu de liquide céphalorachidien entre les méninges et la moelle épinière, au niveau des vertèbres lombaires. Elle peut être réalisée sous anesthésie locale ou sous gaz analgésique.
Il est très important de poser un diagnostic et d’intervenir rapidement dès les premiers signes pour éviter des complications. En effet, les méningites bactériennes peuvent causer des séquelles permanentes comme la surdité, des crises d’épilepsie, une déficience intellectuelle, des troubles d’apprentissage ou de comportement. Dans moins de 5 % des cas, la méningite bactérienne peut entraîner la mort.
L’avis du médecin
“Il n’est pas facile de reconnaître une méningite pour un parent, certains signes doivent cependant vous alerter. Consultez un médecin si votre enfant a un début de fièvre élevée brutal, qu’il se plaint de courbatures et de frissons, s’il a le teint gris et de violents maux de tête qui ne se calment pas après une prise de Paracétamol. Vous pouvez aussi constater une raideur de la nuque et une sensibilité à la lumière ou des maux de ventre avec des nausées et des vomissements en jet. En cas de doute, appelez le 15. Le médecin régulateur saura vous rassurer ou vous orienter vers les urgences les plus proches.”
Dr Gotri
Quels sont les traitements possibles ?
Le traitement de la maladie diffère selon sa cause.
Dans le cas de méningites virales, il suffit de traiter la fièvre grâce à du Paracétamol pour éviter que l’enfant convulse. La maladie disparaît généralement entre trois et huit jours. Dans certains cas de méningites virales, il peut être nécessaire d’hospitaliser l’enfant pour qu’il reçoive des perfusions d’antiviral spécifique, notamment lors d’une infection au virus de l’herpès.
Dans le cas des méningites bactériennes, il est indispensable de mettre en place un traitement antibiotique et une hospitalisation. Si votre enfant doit être longuement hospitalisé, l’assurance scolaire et extrascolaire de Carrefour Assurance peut vous accompagner et prendre en charge les interruptions de scolarité.
À l’hôpital, l’enfant doit être rapidement traité par des injections intraveineuses d’antibiotiques pour éviter tout risque de complications. Le traitement dure entre 7 et 21 jours selon la bactérie responsable de la maladie.
Bon à savoir
La méningite se transmet par contact direct ou indirect de la salive du patient infecté. Elle peut aussi se transmettre par l’intermédiaire de gouttelettes de sécrétion dans l’air notamment lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou postillonne.
Que peut-on faire en guise de prévention contre la méningite ?
Le vaccin contre la méningite est conseillé jusqu’à l’âge de 24 ans. Depuis 2018, la vaccination est obligatoire pour les bébés et elle a permis de faire reculer le risque d’infection. Elle a lieu à partir du 5e mois. Puis elle nécessite un rappel aux 12 mois de l’enfant.
Pour se protéger de la méningite, comme pour toutes les maladies infectieuses, il faut suivre des règles d’hygiène de base.
La première chose à faire et d’apprendre à votre enfant à se laver les mains avec du savon après avoir été en contact avec une personne infectée ou après avoir touché un objet qu’elle a manipulé. Apprenez-lui également à tousser ou à éternuer dans un mouchoir ou dans son coude. À la maison, si un des membres de la famille a contracté une méningite, pour éviter les risques de contagion, nettoyez soigneusement les robinets, les poignées de porte et les jouets.