Nous utilisons tous plus facilement une moitié de notre corps : c’est la latéralité. Lorsque votre bébé grandit, sa motricité se développe jusqu’à favoriser sa main dominante. Mais votre enfant est-il gaucher ou droitier ? Voici quelques clés pour comprendre comment votre bébé choisit son côté de prédilection.
Qu’est-ce que la latéralité ?
La latéralité est une caractéristique fonctionnelle du corps humain, c’est-à-dire la prédominance d’un côté (gauche ou droit) sur l’autre pour effectuer des mouvements, comme saisir un objet. Cette spécificité est due au fonctionnement du cerveau. Il est divisé en deux hémisphères qui contrôlent chacun un côté du corps. Au fil du développement de sa motricité globale, votre enfant va solliciter l’un de ses hémisphères pour réaliser des actions. Si l’hémisphère gauche de son cerveau est plus développé, il sera droitier, et inversement.
Bon savoir : Le phénomène de latéralité n’impacte pas que l’usage des mains de votre enfant : elle influe également sur sa vision, son ouïe, et sur la motricité de ses jambes !
Contrairement aux idées reçues, la main dominante pour l’écriture ne définit pas obligatoirement la préférence de votre enfant pour toutes les tâches et mouvements du quotidien : un enfant gaucher peut, par exemple, préférer attraper des objets de la main droite. Le côté dominant est sollicité plus souvent, mais n’est pas forcément exclusif.
Votre bébé favorise une main plutôt que l’autre : que faut-il comprendre ?
Les tout-petits acquièrent leur compréhension du monde à travers le mouvement, qui leur permet d’aiguiser leurs sens. C’est pourquoi ils regardent, sentent, et goûtent tout ce qui les entoure ! Lorsque votre bébé grandit, il utilise ses mains pour s’appuyer, jouer, ou porter des objets à sa bouche. Si votre tout-petit se sert très régulièrement d’une main, cela ne signifie pas forcément qu’à terme il sera gaucher ou droitier. Le phénomène de latéralisation (l’acquisition de la latéralité) est un processus lent qui se construit au fil des stimulations cérébrales de votre enfant : sa main dominante peut évoluer jusqu’à la fin de son développement.
À quel âge la latéralité se fixe-t-elle ?
Le processus de latéralisation se consolide généralement après l’entrée à l’école, entre l’âge de 2 et 5 ans. C’est environ à l’âge de 8 ans que votre enfant fixe sa prévalence latérale, et favorise l’utilisation d’un côté plutôt que l’autre, pour écrire ou prendre appui sur un pied, par exemple.
Passé cet âge, il est possible de constater que votre enfant n’a pas encore fixé sa latéralité, et qu’il a développé un trouble de la latéralisation :
- il a des problèmes d’équilibre et de coordination. Chez lui, les petits accidents du quotidien sont plus courants, et une bonne assurance scolaire et extrascolaire devient indispensable pour couvrir les lunettes cassées à la récré ;
- il n’arrive pas à écrire, et a du mal à réaliser des actions simples du quotidien, comme mettre la table, s’habiller, ou manipuler des objets ;
- il a du mal à se repérer dans l’espace, fait preuve de maladresse, et ne distingue toujours pas le côté gauche et le côté droit.
Cette mauvaise latéralisation n’est pas une fin en soi, et peut être rapidement corrigée par un spécialiste. Pour éviter que ce trouble s’installe et handicape votre enfant dans son développement jusqu’à l’âge adulte, n’hésitez pas à consulter un psychomotricien : celui-ci pourra ajuster la latéralité de votre enfant et sa perception spatiale à l’aide d’exercices de motricité fine.
Comment respecter la latéralité de votre enfant ?
Pour éviter le développement de problèmes de latéralisation, le meilleur moyen est de stimuler votre enfant en favorisant les mouvements de toutes les parties de son corps. Ne vous concentrez pas uniquement sur ses mains ! Voici quelques conseils pour respecter la latéralité de votre enfant :
- ne le forcez pas à choisir un côté : la latéralité est une prédisposition naturelle. Rien ne sert de forcer un enfant à effectuer une tâche avec sa main droite ou gauche, notamment lors de l’apprentissage de l’écriture.
- variez les activités globales comme la danse ou le sport, et les activités plus fines comme le dessin ou la sculpture, pour aider votre enfant à bien contrôler son corps.
Ne stimulez pas votre enfant à outrance : cela risquerait de créer une surcharge, et donc un déséquilibre. Laissez-le plutôt évoluer à son rythme, et observez son comportement. La latéralisation devrait arriver d’elle-même !