Le Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) se caractérise par plusieurs éléments conjoints. Si les causes sont encore inconnues à l'heure actuelle, on en sait un peu plus sur cette pathologie qui touche les enfants. Décryptage.
Qu'est-ce que le TDAH ?
Ce phénomène apparaît pendant l'enfance uniquement. 5,9 % des moins de 18 ans en souffrent contre 2,8 % des adultes. Les garçons sont plus sujets à développer un TDAH, mais selon les scientifiques, il s'agit surtout d'une sous-estimation, car les symptômes sont souvent moins visibles chez les filles. Elles sont moins hyperactives et les troubles de l'attention dont elles peuvent souffrir sont moins facilement repérables.
Trouble de neurodéveloppement, le TDAH se caractérise par l'accumulation ou l'association de trois symptômes à modalité variable. Dans 20 % des cas, les 3 symptômes coexistent chez un même individu atteint de TDAH. Mais la plupart du temps, un seul des trois prédomine.
1. Le déficit attentionnel
L'enfant est incapable de maintenir son attention sur une tâche, sur un échange, etc. Il n'est pas non plus apte à terminer une tâche et oublie fréquemment des consignes ou des choses qu'il répète pourtant quotidiennement.
2. L'hyperactivité
L'enfant est sans cesse en mouvement et ne peut pas maintenir une même posture plus que quelques minutes. Parfois, celle-ci engendre des accidents de la vie quotidienne.
3. L'impulsivité
L'enfant ne peut attendre et éprouve de réelles difficultés face à la patience. Il a aussi tendance à interrompre les activités des autres, même sans s'en rendre compte.
Quelles sont les origines du TDAH ?
Aucun scientifique n'est aujourd'hui en mesure d'expliquer l'origine du TDAH. Pour autant, cette pathologie n'a aucun lien avec un environnement familial défavorable, le stress, un mauvais enseignement scolaire ou un rejet d'apprentissage.
D'après les recherches actuelles, le TDAH pourrait avoir un terrain héréditaire. D'autre part, certains facteurs liés à la grossesse et l'accouchement pourraient aussi expliquer le trouble, comme la prématurité, la souffrance néonatale, la mère consommatrice d'alcool ou de tabac, etc. Les enfants souffrant de TDAH ont aussi un mauvais fonctionnement de quelques circuits cérébraux responsables de la transmission d'informations. Enfin, quelques enfants hyperactifs et ayant un TDAH montrent aussi un manque de fer lié à l'incapacité de le stocker.
À partir de quand peut-on parler de TDAH ?
Les cas de TDAH sont généralement décelés avant 12 ans, au-delà, ce trouble n'est plus valable pour expliquer des dysfonctionnements quotidiens. De même, les symptômes sont persistants dans le temps : si votre enfant présente l'un de ces troubles sur une durée inférieure à 6 mois, il ne peut pas s'agir de TDAH.
Enfin, il est bon de souligner que les symptômes liés à cette pathologie influent directement sur la scolarité de l'enfant, tout comme dans leurs relations sociales. Leur qualité de vie s'en trouve aussi bouleversée. C'est pour cette raison que le TDAH est considéré comme un trouble du neurodéveloppement et peut devenir handicapant pour les enfants qui en souffrent.
Pourquoi le TDAH est-il considéré comme un trouble du neurodéveloppement ?
Les enfants se développent grâce à leurs facultés cérébrales, mais aussi par leur interaction avec leur environnement. Le développement neurologique de l'enfant est mesuré grâce à plusieurs facteurs :
- le langage oral ;
- la motricité ;
- la mémoire ;
- le raisonnement ;
- le langage écrit ;
- le calcul ;
- le dessin ;
- l'intelligence (qui regroupe l'ensemble des capacités à s'adapter à l'environnement).
Parfois, chez certains enfants, l'on décèle un retard de développement (acquisition et apprentissage scolaire), un déficit intellectuel, des troubles du langage (oraux ou écrits), certains troubles d'apprentissages comme la dyslexie, dysorthographie…, des troubles du spectre de l'autisme ou encore des problèmes dans les milieux de vie (école, famille). Le fait que ces facteurs surviennent dans l'enfance et qu'ils sont de nature inexplicables (comme une perte d'audition par exemple ou encore un manque de stimulation dans le milieu familial) peuvent conduire à diagnostiquer un TDAH.
Bon à savoir
Certains enfants peuvent cumuler plusieurs troubles en même temps. Mais attention, ce n'est pas parce qu'un enfant est turbulent ou inattentif qu'il a forcément un TDAH ! Des manifestations occasionnelles ne relèvent pas de la pathologie, mais d'autres facteurs (fatigue, fragilité, excitation, enfant turbulent, conflits familiaux, problèmes d'audition, etc.).
Comment identifier un potentiel TDAH chez mon enfant ?
Avant de poser un diagnostic hâtif, les parents doivent observer leur enfant. Durant leur développement, ils connaissent des périodes plus actives, sans pour autant que leur attention n'en soit perturbée. C'est d'autant plus vrai entre 3 et 5 ans.
Cinq questions permettent toutefois de donner des indications sur l'origine du ou des troubles remarqués, à savoir :
- mon enfant présente-t-il des troubles occasionnels ou réguliers dans le temps ?
- mon enfant dort-il suffisamment ?
- mon enfant mange-t-il suffisamment, notamment avant de partir à l'école ?
- comment mon enfant interagit-il avec ses camarades et à l'école ?
- mon enfant a-t-il des difficultés scolaires ?
Enfin, si les troubles persistent au-delà de 6 mois, vous devrez vous rapprocher de votre médecin traitant en lui parlant de vos craintes. Il vous orientera vers un médecin spécialisé en TDAH pour poser un diagnostic.
Mon enfant a un TDAH, et après ?
Si un TDAH a été diagnostiqué à votre enfant, son quotidien sera légèrement différent des autres. Voici les choses qui doivent être mises en place.
Un suivi médical régulier
Grâce à l'équipe médicale responsable de votre enfant, vous recevez un soutien et des informations pratiques pour améliorer son quotidien. Par exemple, il faudra le rassurer et organiser son environnement du mieux possible. Quoi qu'il en soit, si votre enfant doit prendre un traitement, suivre une thérapie psychologique, faire de la rééducation (orthophonie, ergothérapie, psychomotricité, etc.), vous devez vous assurer qu'il suit bien les prescriptions et rendez-vous.
Une bonne hygiène de vie
Un enfant souffrant de TDAH doit dormir suffisamment et son utilisation des écrans doit être limitée afin de ne pas attiser l'hyperactivité. Il doit aussi manger des repas équilibrés et gérer son surplus d'activité par du sport.
Durant la journée, son temps doit être bien ordonné (un peu comme les heures de cours dans l'emploi du temps). Il a besoin de routine et de repères pour cadrer son énergie. Les activités extérieures sont à favoriser au maximum.
Des relations saines
En tant que parent, vous devez encourager votre enfant et le féliciter dès qu'il adopte un effort positif ou dès qu'il se rend compte par lui-même qu'il est dans l'erreur. Confiez-lui aussi des responsabilités afin qu'il apprenne à s'assumer au quotidien. Il comprendra ainsi que vous lui faites aussi confiance. Attention, il faudra lui donner des consignes claires et simples et qu'une à la fois.
Soyez toujours ferme, mais bienveillant pour qu'il vous respecte, surtout s'il a un comportement impulsif. S'il dépasse les bornes et vous manque de respect, reprenez-le et expliquez-lui ce qui vous met en colère. En revanche, dès qu'il y a des débordements, apprenez aussi à les tolérer (agitation durant les devoirs, agitation pendant les repas, etc.).
Une scolarité adaptée
Les enfants souffrant de TDAH ont tendance à se dévaloriser et perdre confiance en eux. Les enseignants doivent être mis au courant pour adopter des aménagements individualisés, tels que la mise en place d'un :
- Plan d'Accompagnement Personnalisé (PAP) ;
- Projet Personnalisé de Réussite Educative (PPRE) ;
- Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS).