Votre enfant est en âge de lire, pourtant, il rencontre de grandes difficultés. Déchiffrer le langage écrit est un vrai défi pour lui, et cela vous interroge. Pourrait-il s’agir de dyslexie ? Voici des clés pour mieux comprendre ce trouble dys, et trouver les bons professionnels pour mieux accompagner votre petit.
Définition de la dyslexie
La dyslexie est un trouble de l'apprentissage de la lecture qui fait partie des troubles dys (dyscalculie, dysphasie, dyspraxie…). Elle n’est pas liée à une déficience intellectuelle et sensorielle, il s’agit plutôt d’un fonctionnement cérébral atypique durable. Les enfants dyslexiques ont de grandes difficultés pour lire, reconnaître et reproduire le langage écrit. Même si un enfant dyslexique est pratiquement toujours dysorthographique (trouble de l’écriture), il s’agit bien de deux troubles distincts.
Le saviez-vous ? En France, peu d’études ont été réalisées pour donner des chiffres précis sur le nombre de personnes dyslexiques. On estime cependant que dans une classe, 4 à 5 % des élèves seraient atteints par ce trouble de l’apprentissage de la lecture, quel que soit leur niveau.
La détection de la dyslexie chez l’enfant
Le diagnostic officiel de la dyslexie se pose généralement au début du CE2, c’est-à-dire vers l’âge de 8 ans. Cependant, avant cela, un enfant peut présenter des difficultés similaires aux symptômes de la dyslexie, mais qui sont normales en CP. Pour repérer un enfant dyslexique, il faut donc voir si ses erreurs sont très nombreuses, et s’inquiéter s’il n’y a pas du tout d’amélioration en février/mars de sa classe de CP.
Quels sont précisément les symptômes ? On remarque chez les enfants dyslexiques une ou plusieurs particularités :
- Une confusion auditive ou phonétique entre les consonnes constrictives (s, ch, j, z, f, v) et les consonnes occlusives (t, k, p, d,g). Par exemple, l’enfant peut confondre “soi” et “toi” ;
- Une confusion auditive ou phonétique entre les consonnes sonores (b, d, g, v, j, s) et les consonnes sourdes (p, t, k, f, ch, s). Par exemple, l’enfant peut confondre “balais” et “palais” ;
- Des problèmes avec l’orthographe : des inversions de lettres ou de syllabes ou de certains mots (or/ro, cri/cir, on/no, bras/bar) ;
- Une capacité de concentration et de mémorisation très limitée ;
- Une grande difficulté pour saisir le découpage des mots en syllabes ;
- Une lecture lente, hésitante et très saccadée ;
- Une incompréhension de ce qui est lu ;
Et, concernant les repères dans l’espace, une confusion entre le haut et le bas, la gauche et la droite.
Les facteurs à risque de la dyslexie
Plusieurs facteurs à risque ont été établis concernant les retards dans l’apprentissage de la lecture. Le premier est l’hérédité. En effet, un enfant a quatre fois plus de risques de devenir dyslexique si un de ses parents est dyslexique.
Le deuxième facteur est la mauvaise maîtrise du langage oral, c’est-à-dire un retard ou bien une dysphasie. Généralement, une personne ayant connu un trouble du langage est diagnostiquée dyslexique par la suite.
Les risques d’être dyslexique sont également 4 à 6 fois supérieurs pour un garçon que pour une fille, et on compte 20 à 30 % de gauchers ou ambidextres chez les dyslexiques.
Enfin, les dernières pistes à l’étude concernent la prématurité, le retard de croissance intra-utérin (RCIU) et la souffrance néonatale.
Les conséquences sur la vie scolaire
La dyslexie fait partie des principales causes de l’échec scolaire. Les enfants dyslexiques ont des problèmes de compréhension de la langue écrite et des énoncés, ce qui a des conséquences dans toutes les matières.
Par ailleurs, la scolarité peut être très mal vécue par un élève dyslexique. Par exemple, lire devant sa classe peut provoquer énormément de stress et d’anxiété. Il peut alors se sentir rejeté vis-à-vis des autres enfants, développer une très mauvaise estime de lui-même, et être plus fragile psychologiquement.
Plus isolés, ces enfants sont aussi plus exposés aux petits accidents et aux violences du quotidien, à l’école comme en dehors. Souscrire à une assurance scolaire et extrascolaire se révèle donc indispensable.
Les spécialistes à consulter
Pour poser un diagnostic précis, consultez votre pédiatre, qui pourra vous diriger vers un pédopsychiatre ou un neuropédiatre. Celui-ci pourra faire le point sur les difficultés d’apprentissage de l’enfant.
Ensuite, la prise en charge dépend de l’enfant et de ses troubles dyslexiques. Quoi qu’il en soit, l’intervention d’un orthophoniste est, dans tous les cas, systématique. Si la difficulté principale de l’enfant est de focaliser son attention sur les lettres et les mots, et donc de lire très lentement, l'aide supplémentaire d’un neuropsychologue peut être envisagée.
Dans le cas où l’enfant est atteint de troubles visuels, un accompagnement de la part d’un orthoptiste et d’un psychomotricien sera également pertinent. L’enfant dyslexique peut également être suivi par un psychologue, pour travailler sur son éventuel manque de confiance en lui et son mal-être.
Par ailleurs, des découvertes récentes montrent que la musicothérapie aurait des effets positifs sur les enfants dyslexiques, car elle permettrait d’améliorer la concentration auditive.
Les solutions et les traitements possibles
La dyslexie ne se soigne pas définitivement. Il est toutefois possible de soulager les symptômes grâce à un accompagnement pluridisciplinaire, en commençant par une rééducation orthophonique. Certaines approches, comme la méthode Padovan, ont fait leurs preuves. Cette dernière consiste à faire revivre à l’enfant les étapes de son développement, dans le but de corriger certains troubles neurologiques, et de réorganiser le cerveau.
Différents aménagements scolaires sont également envisageables, grâce à la mise en place d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS). L’enfant dyslexique pourra, grâce à cela, bénéficier d'aménagements spécifiques, tels que des outils adaptés ou du temps supplémentaire pour les examens.
Il est fondamental que les parents accompagnent leur enfant, et qu’ils fassent le lien avec les différents professionnels qui prennent en charge l’enfant. Les parents jouent aussi un rôle essentiel pour expliquer à l’enfant son handicap, reconnaître que ses difficultés sont réelles, et continuer de le valoriser.