Votre enfant grandit, et pourtant vous avez toujours des difficultés pour communiquer avec lui : vous ne le comprenez pas quand il s’exprime, et vous avez le sentiment qu’il ne vous comprend pas non plus. Si ce retard par rapport aux autres enfants de son âge vous questionne, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin, car il pourrait s’agir de dysphasie. Découvrez tous les éléments pour mieux comprendre ce trouble du développement du langage oral.
Définition de la dysphasie
La dysphasie est un trouble de l’apprentissage qui fait partie des nombreux troubles dys. Il se manifeste par un déficit important de la communication orale et verbale. L’enfant dysphasique rencontre de grandes difficultés à s’exprimer, et/ou à comprendre ce qui lui est dit.
On parle de dysphasie lorsqu’un enfant présente, au-delà de ses 5 ans et en l’absence de déficit physique, psychologique et intellectuel, des troubles sévères du développement du langage oral.
La dysphasie est-elle un handicap ? Oui. Les problèmes d’expression, de perception et de compréhension du langage sont bien réels, et indépendants de la volonté de l’enfant. C’est un trouble neurodéveloppemental du langage oral qui commence dès la naissance et reste présent tout au long de la vie, de manière plus ou moins prononcée selon la prise en charge de l’enfant.
Le saviez-vous ?
Einstein, Léonard de Vinci et le chanteur Mika ont un point commun : ils sont tous les trois reconnus comme étant atteints de dysphasie.
Les signes de la dysphasie
Les enfants dysphasiques parlent tard et mal. Ils utilisent souvent des mots isolés, ou des paroles qui sont incompréhensibles. Ces enfants peuvent aussi avoir du mal à comprendre ce qu’ils entendent.
Les symptômes de la dysphasie peuvent différer d’un enfant à un autre, mais globalement, on remarque que :
- L’enfant parle peu et cherche ses mots ;
- S’il s’exprime, il le fait avec des phrases très courtes, de moins de 3 mots ;
- Il ne pose presque pas de questions ;
- On ne le comprend pas ;
- Il a des difficultés syntaxiques, c’est-à-dire que la tournure des phrases est mauvaise ;
- Ses propos manquent de sens et de cohérence ;
- Il a des problèmes de compréhension, il ne comprend pas des ordres simples comme “viens” ou “donne” ;
- Il essaye de communiquer en utilisant une communication non verbale, c’est-à-dire gestuelle ou avec des dessins.
Les facteurs de risque
Quels sont les facteurs qui interviennent dans la dysphasie ? Cette question n’a pas encore de réponse claire. En effet, ce trouble ne touche que 2 % de la population, et ne retient donc pas beaucoup l’attention des chercheurs. Deux hypothèses sont toutefois avancées : celle de la génétique, car des antécédents familiaux ont parfois été retrouvés dans certains cas, et celle de la défaillance cérébrale de la fonction du langage. Dans les deux cas, rien n’a été prouvé.
Les conséquences sur la vie scolaire
À l’école, la dysphasie a de lourdes conséquences, puisque l’élève va se retrouver confronté à de grandes difficultés pour comprendre des consignes ou des textes. Le langage de l’enfant sera pauvre en vocabulaire et peu structuré, ce qui rendra également les échanges très compliqués. Enfin, l’apprentissage de récitations ou de leçons sera tout particulièrement difficile.
La dysphasie peut aussi avoir des impacts négatifs sur la production écrite, car elle est très souvent associée à la dyslexie (trouble de la lecture) et à la dysorthographie (trouble de l’orthographe).
Quels spécialistes consulter ?
Si, en tant que parent, vous avez des doutes concernant votre enfant, il faut avant tout en parler à votre pédiatre ou au médecin généraliste. Celui-ci vous proposera certainement de réaliser un bilan qui sera établi par une équipe pluridisciplinaire comprenant médecin spécialiste, orthophoniste, psychologue, neuropsychologue, psychomotricien, ergothérapeute. L’enfant devra ensuite passer des évaluations régulièrement, pour estimer ses progrès et réadapter son suivi.
Quel sont les traitements ?
Il faut être conscient que l’enfant ne guérira pas de sa dysphasie. Cependant, les professionnels peuvent lui apporter de l’aide pour qu’il puisse compenser ses déficits du langage.
Ainsi, le traitement de la dysphasie doit prendre en compte l’enfant dans sa globalité, et notamment ses éventuels troubles associés. La rééducation orthophonique sera dans tous les cas incontournable. Elle devra être mise en place dès l'âge de 3-4 ans, et poursuivie pendant plusieurs années. L’enfant devra suivre trois à quatre séances hebdomadaires pour qu’elle soit le plus efficace possible.
À la maison comme à l’école, des aménagements devront être faits grâce à différents spécialistes (psychomotricien, ergothérapeute, psychologue, orthoptiste). La réalisation d'un projet personnalisé de scolarisation sera nécessaire, et l’enfant pourra éventuellement être placé dans une école spécialisée si son trouble est très sévère.
La prise en charge d'un enfant dysphasique associe toujours fortement la participation de son enseignant. Celui-ci pourra aider l'enfant à comprendre les consignes, en accentuant par exemple son articulation, ou en associant sa parole à des gestes.
Vous l’aurez compris : un enfant dysphasique demande beaucoup d’attention. Pour que vous puissiez rester concentré sur son développement et son bien-être, pensez à souscrire à une assurance scolaire et extrascolaire, afin qu’il soit couvert contre tous les petits tracas du quotidien.
Quels troubles peuvent être associés à la dysphasie ?
La dysphasie s’accompagne très souvent d’autres troubles tels que :
- La dyslexie (trouble de la lecture) ;
- La dysorthographie (trouble de l’orthographe) ;
- Un trouble de la perception du temps et de l’espace ;
- Un trouble du comportement.
En revanche, elle ne semble pas liée aux troubles de la dyscalculie (apprentissage des nombres) ou de la dyspraxie (développement de la coordination).