Lorsque votre enfant écrit, il fait d’innombrables fautes d’orthographe, de conjugaison et de grammaire. Comme pour 8 % des enfants, il s’agit peut-être de dysorthographie, un trouble lié au langage écrit. Quelles en sont les causes et les conséquences ? Comment accompagner au mieux votre enfant dans son apprentissage de l’écriture ? Faisons le point.
Qu’est-ce que la dysorthographie ?
La dysorthographie fait partie des nombreux troubles "dys" (dyspraxie, dysphasie, dyscalculie…). Il s’agit ici d’un trouble du langage écrit, c’est-à-dire de l’acquisition et de l’assimilation de l’orthographe. L’enfant dysorthographique a de très grandes difficultés pour maîtriser les règles orthographiques, il ne parvient pas à réaliser des productions écrites correctes. On peut distinguer deux types de dysorthographies : la dysorthographie de développement, qui est innée chez l’enfant, et la dysorthographie acquise, qui apparaît suite à un traumatisme. Il est important de noter que les enfants dysorthographiques comme les petits dyslexiques ne présentent pas forcément un déficit intellectuel. Il s’agit simplement d’un trouble au moment d’un apprentissage particulier : celui de l’écrit.
Bon à savoir
Étant donné que les difficultés en lecture et en écriture sont liées, les enfants dysorthographiques sont très souvent également atteints de dyslexie. Ces deux troubles sont cependant à dissocier, la dysorthographie est un trouble de l’écriture, alors que la dyslexie est un trouble de la lecture.
Quels sont les symptômes de la dysorthographie ?
L’enfant dysorthographique rencontre de grands problèmes pour écrire. Les premiers symptômes peuvent être visibles dès l’école maternelle. Si votre enfant en est atteint, vous pouvez ainsi noter :
- un retard de langage ;
- un vocabulaire pauvre ;
- une mauvaise compréhension des sons ;
- un problème d’orientation spatio-temporelle ;
- un graphisme irrégulier ;
- des difficultés au niveau de la mémorisation.
Par la suite, vous pouvez constater d’autres symptômes à l’école primaire, tels que :
- un retard important au niveau de la lecture en CP ;
- une difficulté à reconnaître les lettres ;
- une calligraphie irrégulière ;
- beaucoup de fautes d’orthographe ;
- un écart entre le raisonnement de l’enfant et ses productions écrites ;
- une incompréhension de ce qui est lu.
Y a-t-il des facteurs à risque qui expliquent ce trouble ?
La dysorthographie est favorisée par différents facteurs, à la fois environnementaux et biologiques. La génétique pourrait être en cause : elle provoquerait une altération du système cérébral qui serait responsable de l’assimilation du langage écrit. Certaines pathologies telles que la prématurité et la souffrance néonatale seraient également des facteurs à risque. Enfin, un blocage dans l’apprentissage fondamental pourrait être provoqué par des facteurs psychologiques, affectifs ou socioculturels. Un enfant issu d’un milieu défavorisé ou d’une famille peu scolarisée aurait plus de risques d’être dysorthographique.
Quelles sont les conséquences sur la vie scolaire ?
La dysorthographie peut avoir des impacts sur la vie scolaire d’un enfant. Du point de vue du travail scolaire, il lui faudra plus de temps que les autres pour écrire, et une concentration très intense pour y arriver. Dès qu’il sera nécessaire d’écrire, notamment pendant les évaluations, l’enfant sera mis en difficulté. L’enfant dysorthographique peut donc se retrouver très vite en situation d’échec scolaire. Il peut accumuler un retard d’acquisition, perdre la motivation et l’estime de lui-même. Socialement, il peut se sentir rejeté, et s’isoler petit à petit.
Un aménagement scolaire est-il possible en cas de dysorthographie ?
Pour éviter toutes ces répercussions sur l’enfant, des aménagements à l’école sont possibles. Selon la loi du 11 février 2005, les enfants dysorthographiques peuvent bénéficier des mêmes avantages que les enfants handicapés.
Cette loi indique que :
- l’enfant doit être scolarisé dans un établissement, pas nécessairement spécialisé, mais proche du domicile ;
- l’enfant doit bénéficier d’un programme scolaire adapté à ses capacités, tout en prenant compte de ses besoins ;
- l’enfant doit bénéficier de l’égalité des chances, au même titre que les autres candidats, pendant les examens.
Il sera ainsi possible de mettre en place un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Celui-ci permettra d’adapter l’emploi du temps et le programme scolaire de l’enfant, en fonction de ses compétences, mais aussi de ses besoins.
Quels spécialistes peut-on consulter ?
Le diagnostic de la dysorthographie s’établit à partir d’un bilan réalisé par un orthophoniste, qui mesurera la gravité du trouble de l’écriture. Par la suite, une rééducation orthophonique est obligatoire. Elle sera réalisée en fonction des besoins de l’enfant, et lui permettra d’apprendre à surmonter ses difficultés, notamment grâce à des techniques de visualisation. La durée de cette rééducation et la fréquence des séances sont variables selon les enfants.
Une rééducation chez un professionnel comme un graphothérapeute ou un psychomotricien peut également s’avérer pertinente : elle aidera l’enfant dysorthographique à assimiler les gestes d’écriture qui ne lui sont pas automatiques. Enfin, dans certains cas, un suivi psychologique peut être nécessaire pour soutenir l’enfant qui ressent un certain mal-être.
Quelles sont les solutions envisageables ?
On ne guérit jamais totalement d’une dysorthographie. Cependant, il est possible d’en atténuer les symptômes. La méthode Padovan peut être utilisée pour améliorer ce trouble de l’écriture. Il sera, dans tous les cas, nécessaire de mettre en place une rééducation orthophonique le plus tôt possible. Ce travail aidera l’enfant à apprendre de bonnes bases en orthographe, en grammaire et en conjugaison.
L’enfant travaillera sur divers exercices de manière répétitive, notamment grâce à des recopies manuscrites de textes qui solliciteront sa mémoire visuelle. Il sera également important de travailler sur l’apprentissage de la lecture à voix haute. Elle permet à l’enfant d’associer un mot oral à un mot écrit, de s’habituer à de nouveaux mots, et d’assimiler les règles syntaxiques et lexicales. Enfin, la dictée représente elle aussi un réel intérêt, car elle va permettre à l’enfant de mémoriser les mots.
Peu importe si votre enfant fait des erreurs, continuez de le valoriser et de l’encourager, pour qu'il ne perde pas la motivation d’apprendre. Et pour rester avant tout focalisé sur l’accompagnement de votre enfant, souscrivez à une assurance scolaire et extrascolaire qui le protégera de tous les petits accidents du quotidien.