Quelles sont les conséquences des violences conjugales sur les enfants ?

conséquences des violences conjugales sur les enfants
Par Carrefour Assurance | Publié le 17 Août 2020 | Modifié le 26 Novembre 2020

En France, chaque année, 213 000 femmes sont victimes de violence de la part de leur conjoint ou de leur ex-conjoint, selon le ministère de l’Intérieur. Ces violences, dont l’issue peut se révéler mortelle, ont aussi une influence sur le reste de la famille, notamment les enfants. Stress, dépression, difficulté à gérer ses émotions… les conséquences ne sont pas négligeables et doivent être prises en compte. Focus sur l’impact des violences conjugales sur les enfants et sur les moyens de les protéger.

Comment les violences conjugales affectent-elles les enfants ? 

D’après la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), 4 millions d’enfants sont témoins de violences conjugales en France chaque année. Et ce chiffre inquiète d’autant plus quand on connaît l’impact de ces violences sur leur psychisme. Quel est-t-il exactement ? 

 

Une gestion difficile des émotions

Certains petits ayant été témoins de violences conjugales développent des difficultés dans la gestion de leurs émotions. Ils souffrent de troubles intériorisés, d’autant plus quand les violences ont commencé alors qu’ils étaient tout petits et qu’ils ne parlaient pas encore. Ces troubles se manifestent par des sortes de flash back par exemple, sous forme d’images, de sons, de sentiments de peur ou de colère. Il est ensuite compliqué pour les jeunes de gérer leurs propres émotions car ils n’ont jamais appris à les mettre en mots et à les contrôler. 

enfant seul avec son nounours

Un stress post-traumatique 

Souvent les enfants témoins de violences conjugales souffrent de stress post-traumatique. Cela se traduit par une hypervigilance, des cauchemars, des difficultés à être à l’aise dans certaines situations sociales, etc. 

Des problèmes de dépression  

L’anxiété et la dépression sont bien souvent des conséquences que connaissent les enfants témoins de violence. En effet, pour se construire les enfants et les bébés ont besoin d’un sentiment de sécurité fort et de nouer des liens d’attachement avec leurs parents. Avec un parent violent, ce sentiment de sécurité disparaît ou ne se construit pas. De là peuvent découler des états dépressifs liés à une perte de sécurité, de confiance et de liens émotionnels. 

Des sentiments contradictoires vis à vis de leurs parents

Souvent ces enfants grandissent avec l’image d’un père bourreau et d’une mère victime. Pourtant, ils aiment leurs parents et taisent souvent les scènes dramatiques dont ils sont témoins. L’angoisse de perdre le parent violent, de l’envoyer en prison tout en voulant protéger le parent victime est une grande source de contradictions pour ces enfants. Si en grandissant il est plus facile de comprendre la situation, l'ambiguïté de leurs sentiments peut les poursuivre toute leur vie. 

Des troubles de l’apprentissage 

Enfant triste

Troubles de la concentration, difficultés à s’insérer dans le milieu scolaire, rapports compliqués aux autres enfants et aux adultes référents… les obstacles sont nombreux pour les enfants témoins de maltraitance. De plus, les enfants ayant été exposés à des violences conjugales entre leurs 2 et 4 ans connaissent des “déficiences des habiletés verbales et intellectuelles” comme l’explique Nadège Sévérac, une sociologue qui a rendu un rapport d’étude sur le sujet. Tous ces facteurs combinés rendent le parcours scolaire de ces élèves plus compliqué que pour les autres. 

Une difficulté à nouer des amitiés

Un enfant qui grandit dans la violence et sans sentiment de sécurité aura plus de mal que les autres à nouer des liens sociaux. Manque de confiance en lui et dans autrui, agressivité, repli sur soi… Deux chercheurs, M Suderman et P.G Jaffe dans leurs travaux mettent en avant ces caractéristiques. Notamment pour les enfants qui ont été exposés à la violence à partir de leurs 4 ans. 

De plus, les enfants victimes sont moins “disponibles” d’un point de vue social que les autres, notamment à l’adolescence : ils ne veulent pas ramener d’amis chez eux, ils mûrissent plus vite, certains se sentent responsables du parent victime et ne veulent pas le laisser seul, etc. 

Une tendance à l’agressivité et aux pratiques à risque 

Toujours selon les travaux de M Suderman et P.G Jaffe, les adolescents qui sont ou ont été témoins de violences conjugales auraient tendance à avoir des conduites à risque : alcool, bagarres, drogues… 
Enfin, les enfants témoins de violence peuvent être à leur tour agressifs et violents. Ils reproduisent malheureusement le schéma de violence qu’ils ont toujours connu. 

 

Picto enfant se bouche les oreilles

 

Bon à savoir

Être témoin de violence ne veut pas forcément dire être un spectateur visuel de scènes de maltraitance. Un enfant peut avoir conscience et souffrir des violences conjugales sans être un témoin direct. Il peut entendre les coups et les cris, il peut sentir la détresse psychologique d’un de ses parents. La violence morale et psychologique est aussi une maltraitance à prendre en compte. 


Comment protéger les enfants ? 

Pour protéger ces enfants, il faudrait pouvoir les soustraire à la violence de leur foyer. Et c’est souvent compliqué car le parent violent ne perd pas systématiquement ses droits parentaux. 

Il faudrait aussi leur fournir un suivi psychologique important dès le signalement des violences. Ces enfants doivent être écoutés et aidés, non pas seulement en tant que témoins, mais bien en tant que victimes. 

Il n’y a pas aujourd’hui de structure dédiée à la prise en charge et au suivi psychologique de ces enfants. Mais c’est un projet qui pourrait voir le jour suite aux travaux de nombreux chercheurs qui réclament des espaces d’aide. 

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