Endométriose : symptômes, solutions, soutiens, on lève le voile !

Endométriose
Par Carrefour Assurance | Publié le 22 Février 2023 | Modifié le 18 Avril 2024

Douleurs chroniques, fatigue, ballonnements, angoisse… l’endométriose est source de nombreux maux. Dans certains cas, cette maladie inflammatoire de l’appareil génital féminin peut même conduire à l’infertilité. Elle se déclare à la puberté, et s’atténue généralement à la ménopause. Aussi complexe que fréquente, l’endométriose est une affection incurable encore mal connue. Fonctionnement, symptômes, solutions… parlons-en !

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela représente 1,5 à 2,5 millions de personnes en France, et 190 millions à l’échelle mondiale. Cette affection se caractérise par la croissance anormale de cellules à l’extérieur de l’endomètre – la muqueuse qui tapisse la cavité utérine. Elle provoque des douleurs plus ou moins intenses, voire une infertilité. 

 

Une maladie liée au cycle menstruel

Pour comprendre les conséquences de la migration de ces cellules, un rappel s’impose quant au fonctionnement du système reproducteur féminin. Chaque mois, l’endomètre gagne en épaisseur pour accueillir un éventuel ovule fécondé. L’excédent de tissu est ensuite expulsé au moment des menstruations, en l’absence de nidation. 

Chez les femmes atteintes d’endométriose, des fragments de muqueuse se développent en dehors de l’utérus, au niveau de l’abdomen. Leur prolifération entraîne ainsi des lésions d’endométriose superficielles ou profondes. Celles-ci réagissent de la même façon que le tissu utérin durant le cycle menstruel : elles grossissent, puis saignent, laissant alors des cicatrices fibreuses sur les organes colonisés. On parle ainsi de maladie estrogéno-dépendante pour qualifier l’endométriose. 

Les types d’endométriose

Dans leurs recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge de l’endométriose, la Haute autorité de santé (HAS) et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) distinguent 3 formes de pathologie : 

adolescent malade
  • L’endométriose superficielle, ou péritonéale : des lésions de petite taille, appelées implants d’endomètre ectopiques, se situent à la surface du péritoine (membrane recouvrant la cavité abdominale). 
  • L’endométriose profonde, ou sous-péritonéale : les lésions sont implantées plus en profondeur dans le péritoine, et atteignent la couche musculaire des organes abdomino-pelviens.  
  • L’endométriose ovarienne : des kystes appelés endométriomes apparaissent au niveau des ovaires. 

Les lésions peuvent infiltrer divers organes comme l’utérus, les ovaires, les trompes utérines, les ligaments utérosacrés, ou encore le rectum. De manière plus exceptionnelle, l’intestin, le vagin, la paroi abdominale interne, la vessie et les uretères peuvent également être affectés. 

 

L’info en plus 

À l’origine, la classification en 4 stades de l’ASRM (American Society for Reproductive Medicine) prévalait pour apprécier l’endométriose. Problème : elle laissait à penser, à tort, que la maladie pouvait progresser, comme l’évoquent la HAS et le CNGOF. Elle a aujourd’hui été abandonnée par les médecins au profit des 3 formes citées précédemment.

 

Quels sont les symptômes de cette maladie de l’appareil génital féminin ?

La maladie peut se manifester par une foule de symptômes, ce qui rend d’ailleurs son diagnostic délicat. Ils peuvent considérablement varier d’une femme à l’autre.

Parmi les signes évocateurs, les douleurs pelviennes, abdominales ou lombaires aiguës et récurrentes prédominent. Elles sont plus fortes durant l’ovulation et les règles, et les médicaments antalgiques font généralement peu d’effet. Néanmoins, sachez que l’intensité de la douleur n’a pas de rapport avec l’étendue de l’endométriose. 

D’autres symptômes peuvent également être observés :

  • Des rapports sexuels douloureux,
  • Des troubles urinaires,
  • Une défécation lancinante,
  • Un état de fatigue persistant créé par les réactions inflammatoires à répétition, pouvant mener à un mal-être psychique.

L’endométriose peut aussi se manifester par des troubles digestifs caractéristiques du syndrome de l’intestin irritable, une pathologie qui lui est souvent associée. 

Parfois, certaines femmes souffrent d’endométriose sans ressentir aucune douleur, et donc sans même le savoir. Le cas échéant, la maladie peut être découverte au cours d’un bilan d’infertilité, si la personne rencontre des difficultés à tomber enceinte.  

 

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Bon à savoir 

L’endométriose est difficile à diagnostiquer à cause de la variabilité des symptômes : les professionnels de santé mettent en moyenne 7 ans à détecter la maladie. Mieux vaut donc agir dès l’apparition de potentiels symptômes afin d’éviter une errance diagnostique, et un traitement non adapté. À l’adolescence, par exemple, des règles douloureuses peuvent constituer un premier signe d’alerte.  


 

Quelles sont les solutions existantes pour soigner l’endométriose ?

Il n’est pas possible de guérir l’endométriose : aucun remède n’existe à l’heure actuelle. Malgré ce triste constat, des soins peuvent cependant aider à diminuer les symptômes. 
    
En fonction de chaque femme, plusieurs pistes peuvent être explorées par les médecins : 

  • Un traitement hormonal pour bloquer les règles, et provoquer le recul des lésions d’endométriose. 
  • Des médicaments antalgiques plus ou moins puissants pour soulager les douleurs pathologiques. 
  • Si nécessaire, une intervention chirurgicale afin d’extraire ou d’éradiquer les lésions. 

Par ailleurs, d’autres approches existent pour réduire la douleur de l’endométriose. 

 

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Le saviez-vous ?

Vous êtes loin de chez vous, et vos règles vous font souffrir le martyre ? Vous pouvez consulter un médecin généraliste pendant vos vacances tout en bénéficiant du remboursement par la Sécurité sociale. Les consultations gynécologiques sont également disponibles en accès direct, c’est-à-dire sans orientation préalable par votre médecin traitant. Et grâce aux sites de télémédecine, comme Medamom, les professionnels sont désormais à portée de clic ! 


Comment traiter l’endométriose naturellement ?

Du côté des médecines alternatives, différentes pistes sont intéressantes pour combattre les tiraillements et sensations douloureuses. C’est le cas de l’acupuncture, l’ostéopathie, la relaxation, la sophrologie, la méditation ou encore l’hypnose. Quant à la psychologie, elle permet de soulager la souffrance psychique engendrée par l’endométriose.   

En outre, vous pouvez demander la prescription d’une cure thermale à orientation gynécologique à votre médecin traitant. Irrigation vaginale, compresse d’eau mère, douche au jet… les bienfaits de ces techniques sont multiples ! 

L’ensemble de ces thérapies non médicamenteuses peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie des patientes. Autre piste à creuser : la naturopathie. 

 

Le sport est-il compatible avec l’endométriose ?

Tout à fait. L’Assurance maladie recommande d’ailleurs une activité physique régulière, car cela « améliore l’équilibre psychosomatique et diminue le ressenti douloureux ». Bien entendu, la pratique ne doit pas causer de douleurs : l’idée est d’adapter l’exercice à ses symptômes, et de savoir rester raisonnable. 

Le yoga, par exemple, est un excellent sport pour reprendre le contrôle de son corps, soulager les douleurs, et booster son moral ! 

 

Comment aider une femme atteinte d’endométriose ?

Discussion mère fille sur un canapé

Conjointe, amie, sœur… si quelqu’un de votre entourage souffre d’endométriose, vous pouvez l’aider de plusieurs manières à vivre plus sereinement. 

Tout d’abord, offrez-lui un soutien émotionnel et une oreille attentive. Soyez également compréhensif envers les difficultés qu’elle peut rencontrer, comprenez et respectez ses limites. Sachez que la communication et la sensibilisation du partenaire sont cruciales pour éviter tout blocage et malentendu, notamment en ce qui concerne la vie de couple. Enfin, encouragez-la à consulter un médecin pour évaluer ses options de traitement. 

L’endométriose est un sujet souvent sensible, sur lequel les femmes n’osent pas toujours s’exprimer. Heureusement, les choses bougent et la parole se libère peu à peu en France. Le gouvernement a d’ailleurs développé une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose en février 2022. L’objectif : informer davantage sur cette maladie à part entière, renforcer la recherche et améliorer l’offre de soins dans chaque région. 

 

Mesdames, messieurs, il est temps de lever le tabou ! 

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