Selon l’Assurance Prévention, pas moins de 25 % des accidents domestiques surviennent au jardin. Dès que les beaux jours reviennent, 50 % des Français apprécient jardiner ou bricoler en extérieur. Pourtant, cette activité jugée anodine ne l’est pas tant que ça puisqu’elle est source de nombreux accidents chaque année. Qu’il s’agisse de personnes âgées, d’adultes en pleine force de l’âge ou encore d’enfants, nul n’est à l’abri des risques. Voici 4 astuces à mettre en place au quotidien pour éviter les accidents de jardinage.
Quelques chiffres sur les accidents de jardinage en France
Chaque année, 11 millions de Français sont victimes d’accidents domestiques et 24 000 n’y survivent pas. Une étude réalisée par l’INSERM et l’université de Bordeaux démontre que 33 % des accidents de la vie courante ont lieu au jardin. À titre de comparaison, les accidents de cuisine ne représentent que 17 % des accidents quotidiens, la chambre, 10 % et 2 % pour la salle de bains. Les accidents les plus fréquents sont les chutes (41,6 %), mais également les coups ou les chocs (27,5 %) et les 2/3 impactent les membres inférieurs.
Si les enfants sont bien sûr concernés par les risques au jardin, ce sont les séniors qui sont les plus prédisposés avec 38,2 % de victimes répertoriées.
Bon à savoir
Rappelez-vous qu’une chute d’un escabeau, une coupure involontaire au sécateur ou autre blessure liée au jardinage font partie des accidents du quotidien. En d’autres termes, ces désagréments sont couverts par votre assurance de la vie courante. Vous pouvez donc percevoir une indemnisation en cas d’hospitalisation, de perte d’invalidité ou de décès. De même, des services d’assistance sont aussi possibles en fonction du type de contrat souscrit.
Quels sont les risques les plus fréquents au jardin ?
Le jardin est un endroit fort agréable où il est bon de prendre du bon temps. Cependant, il nécessite un entretien rigoureux pour paraître toujours plaisant et surtout sécuritaire. La plupart des accidents de jardin surviennent en manipulant des outils de jardin. Tondeuse, taille-haies, sécateur, tronçonneuse, pelle, râteau, etc., sont des accessoires indispensables, mais non sans danger. Une mauvaise utilisation et survient l’accident, entraînant parfois une invalidité permanente.
Une autre source d’accidents au jardin se révèle au travers des produits chimiques. Qu’ils soient utilisés pour le jardin en lui-même ou pour traiter une piscine par exemple, ils sont potentiellement dangereux. Outre le risque que des petites mains baladeuses et curieuses y touchent, il y existe aussi celui des effets secondaires sur la santé sur un plus ou moins long terme. Même les produits utilisables dans l’agriculture biologique restent pointés du doigt, comme la bouillie bordelaise par exemple qui peut provoquer des irritations, sans parler de la toxicité en cas d’ingestion. Il en va de même pour l’oxygène actif ou le chlore des piscines.
Les chutes et les chocs font aussi partie des accidents du quotidien au jardin. Il suffit qu’un outil traîne ou qu’une racine dépasse pour que la chute survienne. Si dans la majorité des cas les risques sont superficiels (ecchymoses, foulures…), il peut aussi arriver qu’elles entraînent un séjour aux urgences !
Dernier point dont on ignore souvent l’impact : les insectes et les plantes. Bien que nécessaires à l’écosystème, certaines piqûres peuvent être dangereuses, comme celles des abeilles et des guêpes pour les personnes allergiques, mais aussi les serpents ou encore les tiques qui transmettent la maladie de Lyme. Attention aussi à certaines plantes toxiques, notamment pour les enfants qui aiment toucher et goûter.
Pour éviter les risques d’accidents au jardin, voici 4 règles d’or à respecter.
1. S’équiper et se protéger en jardinant
Cela peut sembler logique, mais un équipement approprié évite déjà de nombreux risques. Si vous devez utiliser un outil tranchant ou coupant, portez toujours des gants pour ne pas être coupé ainsi que des lunettes de sécurité pour que les projections n’atteignent pas vos yeux. Enfin, si vous coupez des branches, pensez peut-être au casque de sécurité.
Pour les personnes ayant des problèmes de dos, une ceinture de protection des lombaires peut s’avérer utile surtout si vous devez porter un outil lourd à bout de bras pendant un certain temps. Enfin, évitez d’être seul lorsque vous faites certains travaux de jardinage dangereux ou en hauteur. La personne au sol pourra maintenir l’échelle ou l’escabeau en plus de vous guider si nécessaire.
Lorsque vous travaillez le sol, pensez à prendre un tapis d’agenouillement ou bien portez des genouillères. Cela vous évitera de vous blesser avec des cailloux, des clous rouillés ou encore du verre. Les gants seront aussi de précieux alliés pendant le désherbage.
2. Être à jour de ses vaccins
C’est quelque chose que l’on vérifie systématiquement pour les enfants, mais en devenant adulte, l’on oublie aussi qu’il existe des vaccins ou des rappels à refaire périodiquement. C’est notamment le cas du rappel de vaccin pour le tétanos.
Cette toxi-infection se transmet par le biais d’une blessure (piqûre de rose par exemple ou blessure plus ancienne) et au contact avec la terre dans laquelle la bactérie Clostridium tetani se développe. Celle-ci produit une neurotoxine qui cible le système nerveux central, engendrant alors la mort dans 20 à 30 % des cas. La guérison est possible, mais après un séjour en réanimation et soins intensifs !
Bon à savoir
Une première contamination au tétanos n’entraîne pas une réponse immunitaire de l’organisme face à une seconde infection ! C’est pour cette raison que la vaccination doit être répétée à intervalles réguliers.
Chaque année, une cinquantaine de décès est due au tétanos en France. Le vaccin fait partie des 11 obligatoires chez les nourrissons. Un premier rappel est effectué à 11 mois, puis à 6 ans, 11 ans et 13 ans. Ensuite, il doit être effectué tous les vingt ans entre 25 et 65 ans. Après 65 ans, il convient de se faire vacciner tous les 10 ans. En somme, il faut faire un rappel à 25 ans, 45 ans, puis 65 ans et tous les 10 ans par la suite pour éviter tout risque de contamination, surtout si vous jardinez !
3. Vérifier l’état des outils utilisés
Les outils à main rouillés peuvent être vecteurs de maladies. Ils sont aussi moins performants que des outils bien entretenus. Vous aurez donc à utiliser plus de force pour les manipuler. Il est fortement recommandé de bien nettoyer les lames de vos outils tranchants (sécateurs, coupe-haies, scies, etc.) après utilisation. Non seulement cela évitera de donner des maladies à vos végétaux, mais vous préservera par la même occasion en cas de blessure !
Les outils électriques dangereux, comme les tronçonneuses ou les tondeuses et les débroussailleuses, doivent faire l’objet d’un entretien minutieux. En effet, une fois débranchés, vérifiez l’état des chaînes ou du fil avant de les utiliser. Cela permettra d’éviter les accidents dus à une rupture de chaîne par exemple.
4. Sécuriser et ranger le jardin
Une fois que vous avez fini de vous servir des outils, prenez l’habitude de les ranger. Cela peut paraître fastidieux après une journée passée dehors à jardiner, pourtant le rangement permet d’éviter les chutes. Une rallonge qui traîne est un risque supplémentaire pour s’y prendre les pieds et se blesser. Il en va de même si vous laissez traîner un râteau au beau milieu du jardin : si vous marchez dessus, cela peut être dangereux.
De même, si vous faites une pause dans votre jardinage, débranchez ou mettez les outils électriques hors tension. Les enfants aiment mimer les adultes et tenir une tronçonneuse ou pousser la tondeuse n’est pas sans risque ! De même si vous devez retirer un bourrage dans la tondeuse par exemple ou remettre du fil sur votre débroussailleuse, éteignez et débranchez votre appareil lors de ce type de manipulation.
Dans le garage ou le cabanon, veillez à ce que tous les outils et produits dangereux soient placés en hauteur, hors d’atteinte des petites mains. Cela évitera aux enfants d’avoir des jeux dangereux hors de votre champ de vision. De même, si vous venez de couper des arbustes ou des arbres, certaines sèves peuvent s’avérer irritantes, voire toxiques. Ne laissez pas les enfants y toucher.
Que faire en cas d’accident de jardinage
Si vous ou l’un de vos proches êtes victime d’un accident de jardinage, évaluez le risque. S’il y a du sang et que la blessure semble grave, prévenez tout de suite le SAMU (15). Il en va de même si la victime a perdu connaissance ou s’il ne peut plus bouger un membre. S’il s’agit d’une petite blessure ou d’un choc, désinfectez la plaie rapidement et prenez rendez-vous chez votre médecin traitant.