Les troubles musculo-squelettiques sont plus connus sous leur acronyme TMS. Comme leur nom l'indique, il s'agit de douleurs le plus souvent ressenties sur les articulations, les tendons et les muscles des membres supérieurs et du dos. La cause de ces troubles est en partie liée à notre sédentarité de plus en plus importante.
Les TMS et les causes
Comme indiqué, les troubles musculo-squelettiques regroupent toutes les affections liées aux tendons, muscles et articulations du haut du corps. Les membres inférieurs (genoux) ne sont que très faiblement concernés.
Selon plusieurs observations, il y aurait plusieurs causes possibles, mais il semblerait que l'activité professionnelle de plus en plus sédentaire soit la raison principale de ce que les scientifiques qualifient de "mal du siècle".
Les maladies les plus fréquentes sont :
- le syndrome du canal carpien du poignet (38 % des cas) ;
- le syndrome de la coiffe des rotateurs de l'épaule (30 %) ;
- l'épicondylite latérale du coude (22 %) ;
- les lombalgies (7 %).
Quant au bas du corps, l'hygroma du genou est responsable de 2 % des cas.
Depuis 2003, on enregistre une hausse des TMS de 60 %. 12 ans plus tard, elles représentent 87 % des maladies professionnelles avec arrêt de travail ou versement d'une prime pour séquelles. Aujourd'hui, les douleurs aux lombaires génèrent 20 % d'accidents du travail. Les femmes sont d'ailleurs légèrement plus susceptibles de déclarer des TMS que les hommes.
Ces pathologies sont tellement diagnostiquées qu'elles sont devenues la première cause d'indemnisation pour maladie professionnelle dans l'hexagone. Mais ce phénomène s'observe partout en Europe puisque les maux de dos, de nuque et des membres supérieurs font partie des deux problèmes de santé les plus fréquents chez les actifs.
Les secteurs d'activité les plus touchés sont :
- la logistique et le transport ;
- le commerce ;
- l'agroalimentaire ;
- le bâtiment et les travaux publics ;
- le secteur du nettoyage ;
- l'industrie métallurgique ;
- les soins et aides à la personne.
Pourquoi souffre-t-on autant de TMS ?
Le corps humain est une machine plutôt puissante, capable de bouger, soulever du poids et faire face à l'effort. Comme toute machine, il a besoin de fonctionner de façon optimisée et quotidienne, sans quoi, il devient obsolète.
C'est ce qui arrive aujourd'hui avec nos articulations. La grande majorité des gens ne sollicite plus leurs muscles et tend à rester immobile une bonne partie de la journée ou alors procède à des tâches répétitives. Il y a donc un déséquilibre entre les capacités physiques de notre corps et les actions que nous lui proposons. Le muscle devient mou, les articulations se raidissent, au même titre que les tendons. Et lorsque l'on vient à faire un effort inhabituel, mais qui est pourtant censé l'être, le corps réagit alors par des douleurs ciblées.
Aujourd'hui, les activités professionnelles sont directement la cause d'apparition, mais aussi d'aggravation de TMS ! Mais ce ne sont pas les seules coupables puisque les loisirs peuvent également générer des TMS, comme le jardinage, ou la reprise d'une activité sportive sans précaution.
Les facteurs favorisant les TMS ou les aggravant
Si les activités professionnelles et extra-professionnelles jouent un rôle important dans l'apparition des symptômes, 4 autres facteurs peuvent aussi favoriser les troubles musculo-squelettiques.
1. Les facteurs environnementaux et biomécaniques
Certains gestes sont directement en cause. Par exemple, les torsions du poignet anormales qui tiennent une souris, l'affaissement du tronc, dont le poids repose sur le fessier, l'extension du coude pour taper sur un clavier, etc.
Certaines tâches répétitives, le port de charges lourdes, les vibrations ou chocs mécaniques sont également montrés du doigt, car ils sollicitent le même groupe musculaire et les mêmes articulations. Enfin, le travail statique est encore responsable des TMS.
Quant à l'environnement de travail, celui-ci est aussi une cause non négligeable de TMS. Une personne qui va passer son temps dans le froid aura tendance à se raidir naturellement et c'est pareil pour quelqu'un qui travaille dans un endroit bruyant. L'éclairage insuffisant peut déclencher une posture inadaptée et non naturelle, générant ainsi des douleurs localisées.
2. Les facteurs psychosociaux
Dans le monde professionnel, un actif mécontent de son travail sera plus susceptible de développer des TMS. Par exemple, si un salarié estime son activité monotone, il n'aura aucun dynamisme et son attitude avachie se reflète sur ses articulations.
Le manque d'autonomie et le stress peuvent aussi être des facteurs aggravants, au même titre que le manque de reconnaissance professionnelle ou des relations dégradées avec l'entourage. Une personne aura tendance à s'effacer et donc, à adopter une posture anormale, les épaules rentrées et s'asseoir loin du dossier, créant ainsi une tension permanente dans les lombaires.
3. Le facteur organisationnel et les TMS
On en parle peu, pourtant, le rythme de travail joue un rôle très important dans la santé des actifs. Le contenu des tâches, au même titre que le nombre d'heures effectuées, est directement en lien. Une personne qui enchaîne les heures supplémentaires, qui n'a pas le temps de récupérer, aura d'autant plus de chances de se blesser.
De même, pour les personnes qui portent des charges lourdes au travail, beaucoup ne suivent pas de formation pour apprendre à le faire et donc, protéger leurs articulations en renforçant leurs muscles.
Enfin, depuis la crise sanitaire, de nombreux cas de TMS sont aussi apparus avec le télétravail. Cette sédentarité a permis à certains troubles d'apparaître, fragilisant tant le moral que le physique des actifs.
4. Le facteur individuel
Nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. L'âge est un critère important dans l'apparition des TMS, même si de plus en plus de jeunes en souffrent et les étudiants notamment. D'autre part, les personnes dites fragiles, c’est-à-dire, celles souffrant de maladies (rhumatisme, diabète, thyroïde, surpoids…) sont aussi des proies faciles.
La fragilité psychologique est enfin un élément pouvant jouer un rôle dans l'apparition des troubles musculo-squelettiques.
Déceler les symptômes des troubles musculo-squelettiques
Les TMS sont assez bien identifiables, car ils sont liés à des douleurs ou une gêne fonctionnelle. Souvent, ces problèmes surviennent dans l'exercice répété ou le soir et lors de phases de repos. Ces premiers signes passent généralement inaperçus, car ils sont assimilés à de la fatigue et n'entravent pas la réalisation des tâches.
Dans un second temps, les douleurs ou raideurs apparaissent plus régulièrement et plus tôt pour persister jusqu'au soir. L'actif ressent en général une réduction de ses capacités. Enfin, lorsque le trouble est bien installé, des signes d'inflammation, de perte de force ou de mobilité ainsi que la fonte musculaire sont observables. C'est à ce moment-là que l'incapacité à réaliser toute ou partie des tâches est visible.
Qui diagnostique les TMS ?
Le diagnostic des TMS est fait soit par le médecin traitant, soit par le médecin du travail si l'origine est professionnelle. Dans ce cas, elle peut devenir une maladie professionnelle. La personne concernée devra alors faire reconnaître son trouble comme tel.
Peut-on guérir un trouble musculo-squelettique ?
Une prise en charge médicale est nécessaire. Cela peut alors stopper ou améliorer l'état du patient atteint. Dans le cas contraire, le sujet peut donc en souffrir de manière chronique durant toute sa vie et enfin, subir une incapacité à réaliser certaines tâches de plus en plus simples. Sans prise en charge, une déficience sévère peut rendre une personne dépendante, en altérant son quotidien, voire même engendrer un handicap.
Pour guérir un TMS, il faut identifier les causes et les supprimer. Certains médicaments peuvent aussi être utiles pour soulager la douleur. Les spécialistes de santé sont plus à même de délivrer un traitement adapté, à savoir des antalgiques non spécifiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Dans des cas plus avancés, des orthèses, des infiltrations de corticoïdes, des massages ou même de la chirurgie peuvent être proposés.
Peut-on prévenir les troubles musculo-squelettiques ?
Tout à fait ! Que ce soit chez vous ou au travail, la prévention est la clé d'une bonne santé musculaire. Certaines assurances de protection famille vous proposent aussi une indemnité en cas de TMS professionnelle, afin de ne pas perdre votre pouvoir d'achat notamment. De vous-même, pensez à faire une pause toutes les heures si vous travaillez assis. Levez-vous, faites quelques exercices d'étirement et demandez surtout un équipement adapté (souris pour soulager votre poignet), hauteur du bureau ajustable, siège ergonomique, sangles de portage, etc. Certains salariés travaillent même assis sur des ballons de yoga pour stimuler leurs muscles internes !
Pratiquez la marche régulièrement (évitez les ascenseurs) ainsi qu'une activité physique au moins 2 à 3 fois par semaine. Si vous pratiquez un métier où vous portez des charges, n'oubliez pas de vous échauffer en arrivant à votre poste !
La hiérarchie est censée être à l'écoute et proposer des changements pour aller dans le sens des salariés. Un actif bien installé est un actif peu absent pour maladie : l'entreprise a donc tout à y gagner ! Dans certaines entreprises par exemple, tous les salariés sont invités à faire une à deux séances de stretching avant la prise de poste. D'autres ont choisi l'alternance des tâches pour éviter de solliciter les muscles trop régulièrement.