Perturbateurs endocriniens : quels sont les risques pour les enfants ?

Perturbateurs endocriniens
Par Carrefour Assurance | Publié le 27 Avril 2021 | Modifié le 21 Novembre 2023

Invisibles et pourtant particulièrement nocifs pour la santé et l’environnement, les perturbateurs endocriniens sont de plus en plus incriminés par la communauté scientifique. Ils seraient notamment mis en cause pour expliquer les cas de puberté précoce chez les jeunes filles et certains troubles du comportement chez les garçons. Alors, comment protéger les enfants de ces substances toxiques ? Voici nos conseils.

Perturbateurs endocriniens : de quoi s’agit-il ? 

Les perturbateurs endocriniens sont des substances majoritairement issues de l’industrie pétrochimique. Ils ont la particularité de dérégler le système hormonal. En effet, il est désormais prouvé qu’ils entraînent des effets néfastes sur la santé ainsi que sur l’environnement. Parmi eux, on retrouve les alkyphénols, le BHA et le BHT, le bisphénol A (BPA), le cadmium, les ignifuges bromés (PBDE), le mercure, les parabènes, les phtalates, le plomb, le téflon et les composés perfluorés, ainsi que le triclosan.

À forte dose ou suite à une exposition répétée, ils perturbent le système endocrinien naturel du corps. Ces produits risquent alors d’altérer différentes fonctions de l’organisme telles que la croissance et le développement, la reproduction, le comportement, la nutrition, le métabolisme, le système nerveux, etc. Les perturbateurs endocriniens sont aussi incriminés dans l’apparition de cancers.

Ils peuvent avoir trois modes d’action. Ces substances peuvent :

  • reproduire l’action d’une hormone naturelle ;
  • bloquer l’action d’une hormone ;
  • parasiter l’action de l’hormone. 

 

Où peut-on les trouver ? 

 

Dans la maison 

Femme de ménage

Les perturbateurs endocriniens sont malheureusement omniprésents dans notre quotidien.  À commencer par les produits retardateurs de flamme : les composés de polybromés. Ils sont utilisés pour rendre les objets moins inflammables. On les retrouve dans les textiles, les matelas, les canapés, les équipements électriques ou électroniques comme les ordinateurs, mais aussi dans les literies et les vêtements.

On retrouve également des perturbateurs endocriniens dans les peintures, les meubles, les revêtements antiadhésifs des poêles, et dans certains emballages alimentaires. Les jouets pour enfants en plastique peuvent aussi contenir des phtalates, et ceux en tissu des résidus chimiques. 

Dans les produits de consommation 

Les produits de consommation contiennent, eux aussi, différents perturbateurs endocriniens comme du propylparaben ou du triclosan que l’on retrouve fréquemment dans les dentifrices. Le premier est utilisé comme conservateur et l’autre comme antibactérien

Les phtalates et les parabènes sont aussi présents dans les matières plastiques et dans les produits d’entretien ou d’hygiène, notamment les cosmétiques. On peut ainsi les retrouver dans les déodorants, le vernis à ongles, les lingettes jetables, les gels douche, les shampoings et les crèmes solaires. 

Dans l’alimentation 

Certains pesticides susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens peuvent se retrouver dans les fruits et légumes que nous mangeons. 

Légumes enfant

Les emballages alimentaires sont aussi une autre source de ces produits toxiques, notamment ceux en matière plastique. Les phtalates, classées cancérogène et reprotoxique, c’est-à-dire toxique pour les organes reproducteurs, peuvent en effet migrer dans les aliments lors du passage au micro-onde. 

Le poisson et les produits de la mer peuvent aussi être contaminés par des métaux lourds et le PCB (polychlorobiphényle). Ce dernier est un polluant industriel que l’on retrouve dans l’eau ou dans la terre, et qui contamine les animaux. La viande et le lait peuvent donc aussi être intoxiqués.

 

Quels sont les risques pour les enfants ? 

Les effets des perturbateurs ne sont pas les mêmes chez les petits garçons ou les petites filles, car leur système hormonal est différent. 

 

Chez les garçons 

L’Inserm a établi une corrélation entre l’exposition des femmes enceintes au bisphénol A, au triclosan et à certains phtalates avec des troubles du comportement chez leurs enfants, et en particulier les garçons

L’effet varie selon la substance chimique à laquelle la mère a été exposée pendant sa grossesse, mais une chose est sûre : les perturbateurs endocriniens interagissent avec le système hormonal qui contrôle le développement du cerveau des bébés. On observe ainsi chez certains garçons une hyperactivité, un repli sur soi, une anxiété et une peur face aux situations nouvelles. 

En effet, l’étude menée par l’Inserm au niveau national montre que l’exposition au bisphénol A pendant la grossesse est bien associée à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements hyperactifs à 5 ans. Le DBP est, quant à lui, associé à des troubles émotionnels et relationnels, incluant les comportements de repli chez les garçons de 3 ans. 

Chez les filles 

Enfant chez le médecin

Chez les filles, les perturbateurs endocriniens et notamment le triclosan ont vraisemblablement une conséquence sur le déclenchement précoce de la puberté

La puberté apparaît normalement entre 9 et 13 ans pour les filles. Or, on observe de plus en plus de petites filles qui ont les premiers signes avant l’âge de 8 ans comme l’apparition de poils, le gonflement de la poitrine et la survenue des règles. Cela a pour conséquence de bloquer la croissance

Les perturbateurs endocriniens seraient aujourd’hui considérés comme responsables de ce développement trop précoce. En effet, les substances chimiques comme les phtalates, les bisphénols, les parabènes affectent le système hormonal de l’être humain en mimant l’effet de l’œstrogène naturel. C’est ce phénomène qui fait démarrer le processus de puberté plus tôt que prévu.

 

Comment s’en prémunir ? 

 

Les produits du quotidien 

Pas facile d’éviter complètement les perturbateurs endocriniens, mais pour limiter une exposition excessive, vous pouvez faire attention aux produits que vous consommez. 

Limitez avant tout l’utilisation des produits cosmétiques sur vos enfants de moins de 3 ans. Pour le change, préférez le liniment ou l’eau savonneuse aux lingettes

De manière générale, choisissez des produits dont la liste d’ingrédients est courte et si possible certifiée bio.

 

Médecin

 

L’avis du médecin

“Pour votre enfant, préférez les biberons en verre ou en inox plutôt que ceux en plastique. Méfiez-vous aussi de la vaisselle en mélamine vendue pour les bébés, car elle contient des agents chimiques potentiellement cancérigènes.”

Dr Gotri


Les gestes du quotidien 

À la maison ou au travail, la première chose à faire est d’aérer votre espace de vie au minimum 20 minutes par jour. L’air intérieur contient de multiples sources de produits chimiques à cause des meubles, des canapés, des peintures, etc. Dépoussiérer et nettoyer régulièrement votre logement.

Pensez aussi à vous laver régulièrement les mains pour éliminer les substances chimiques, surtout avant de cuisiner ou de manger.

Lavez également un maximum d’objets avant leur première utilisation, surtout les vêtements, car c’est lorsqu’ils sont neufs qu’ils sont le plus chargés en perturbateurs endocriniens. 

Concernant les jouets, choisissez des jouets avec le marquage CE qui garantit le respect des normes européennes. Sortez-les de leur emballage pour les aérer pendant plusieurs jours et lavez-les si possible avec de l’eau et du savon avant de les donner à votre enfant. Enfin, essayez d’alterner les jouets, cela permet d’éviter une exposition prolongée aux mêmes perturbateurs endocriniens. 

 

Picto biberon

 

Bon à savoir

La France est active et précurseur en Europe sur la question des perturbateurs endocriniens. Le gouvernement a mis en place une stratégie nationale qui a pour objectif premier de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens. Pour cela, le bisphénol A (BPA) est interdit depuis le 1er janvier 2013 dans les biberons, et depuis janvier 2015 pour tous les emballages en plastique et les canettes. 


L’alimentation 

Concernant votre alimentation, choisissez de préférence des emballages dans des matières pérennes comme le verre plutôt que des emballages jetables, notamment en plastique. Dans l’idéal, cuisinez un maximum, mais si vous achetez des plats préparés, retirez-les du plat en plastique avant de les faire chauffer. 

Ne consommez pas de poisson plus de deux fois par semaine et pensez à diversifier les espèces. Pour les fruits et les légumes, prenez ceux issus de l’agriculture biologique et locale, rincez-les bien puis épluchez-les. 

Enfin, pour conserver vos aliments, utilisez des contenants en verre, en céramique, en inox ou en bois plutôt qu’en plastique.

 

Accompagnez votre enfant dans toutes ses activités 

Protéger votre enfant de tous les dangers du quotidien est bien sûr votre priorité. C’est pour cela que Carrefour Assurance vous propose une assurance scolaire et extrascolaire adaptée à vos besoins et à votre budget. Responsabilité civile, frais médicaux, vacances à l’étranger… Votre enfant sera couvert contre les petits soucis du quotidien. 

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