Les tiques sont responsables de la transmission de nombreuses maladies chez le chien. La piroplasmose en fait partie, et bien que des traitements ainsi qu’un vaccin existent, des chiens sont encore touchés chaque année par cette maladie qui peut s’avérer mortelle pour eux. Il est important de bien inspecter le pelage de votre animal après chaque balade. Et, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire.
D’où vient la piroplasmose chez le chien ?
La piroplasmose, aussi appelée babésiose, est une maladie transmise au chien par l’intermédiaire d’une tique. Certaines d’entre elles sont porteuses de piroplasmes, des parasites également. En se nourrissant du sang de son hôte, la tique transmet au chien le piroplasme par le biais de sa salive. Une fois dans le sang, le piroplasme provoque la destruction des globules rouges, ce qui entraîne une anémie (une baisse du nombre de globules rouges et du taux d’hémoglobine).
Les tiques sont particulièrement actives au printemps ainsi qu’à l’automne. Le piroplasme est donc plus présent à ces périodes. Il existe aussi des zones géographiques plus à risque que d’autres. La vallée du Rhône, le Massif central ainsi que le Sud-Ouest semblent être plus concernés. Cependant, les autres régions ne sont pas totalement épargnées.
Bon à savoir
Les tiques sont sensibles au froid et à la sécheresse, mais, avec le radoucissement des hivers, elles peuvent être présentes sur de plus longues périodes. Prenez donc l’habitude de brosser votre chien et d’inspecter son pelage après chaque balade, pour protéger votre chien même en hiver et limiter les risques liés aux tiques.
Comment savoir si mon chien souffre de piroplasmose ?
Dans la forme aiguë de la maladie, les symptômes peuvent apparaître au bout de 2 à 8 jours. Ils sont très variables, mais on retrouve généralement les suivants :
- Un animal abattu : manque d’appétit, grande fatigue, difficulté à se déplacer…
- Des urines marron foncé (dans la moitié des cas)
- De la fièvre
- Des muqueuses pâles
- Une rate plus grosse à la palpation
D’autres symptômes, beaucoup plus inattendus, peuvent s’ajouter, tels que : de la toux, des diarrhées, des vomissements, une boiterie… La réaction du système immunitaire peut entraîner des signes très divers, notamment sur la peau (plaques rouges, etc.).
Lorsque la maladie n’est pas traitée, votre animal peut mourir. Dans de rares cas, elle peut évoluer vers une forme chronique.
Comment poser le diagnostic ?
Les examens permettant le diagnostic de la piroplasmose sont les suivants :
- Le frottis sanguin. Lorsque le piroplasme est présent, on découvre une forme de poire au sein des globules rouges.
- La PCR (polymerase chain reaction). Cette technique va détecter le matériel génétique du piroplasme. Cette méthode est généralement utilisée lorsque le frottis sanguin n’a pas été concluant.
Afin de faire le diagnostic, il est préférable d’avoir une assurance santé spéciale chien. Votre vétérinaire pourra faire tous les examens nécessaires, sans stress pour votre budget.
Quel pronostic et quel traitement pour mon animal ?
La piroplasmose est une maladie grave qui, si elle n’est pas prise en charge rapidement, peut conduire à la mort de l’animal. Cependant, des traitements existent, et permettent de détruire le parasite. Par exemple, une injection d’imidocarbe peut remettre d’aplomb un chien en 24 h, s’il est rapidement pris en charge.
Si l’animal est atteint d’une forme sévère, touchant les reins, le foie ainsi que d’autres organes, alors un traitement plus lourd (transfusion, perfusion, injections d’anti-inflammatoires...) devra être mis en place. Le pronostic sera beaucoup plus réservé, et une hospitalisation sera nécessaire afin de prendre en charge l’animal. Il est préférable d’avoir souscrit à une assurance santé chien chat, afin de ne pas être dépassé par le montant des soins qui seront prodigués à votre chien.
Comment protéger mon chien de la piroplasmose ?
Une prévention au quotidien
Les tiques sont plus actives au printemps et à l’automne, il convient donc d’être plus vigilant à la mi-saison :
- Inspectez bien le poil de votre animal après chaque balade.
- Retirez les tiques présentes à l’aide d’un crochet à tiques.
- Optez pour des produits anti-tiques (collier, spot-on, spray…)
- Nettoyez régulièrement les coussins ou le chenil de votre animal.
- Évitez les balades dans les hautes herbes, propices à la présence des tiques.
L’avis du véto
“Certains chiens ont une prédisposition génétique qui les rend particulièrement sensibles à certains antiparasitaires. En fonction de la race de l’animal et de la molécule présente dans l’antiparasitaire, l’animal peut avoir une réaction allergique pouvant aller jusqu’à la mort. Il est donc primordial de demander conseil à votre vétérinaire pour le choix de votre antiparasitaire.”
Dr Cédric Vermetti
La chimiothérapie préventive
La chimiothérapie préventive consiste en l’injection d’un médicament en prévention de la maladie. Elle concerne plutôt les chiens ne pouvant pas bénéficier d’antiparasitaires, les chiens immunodéprimés (au système immunitaire défaillant), ou vivant dans des zones où la contamination est très élevée. Rien à voir donc avec une chimiothérapie anticancéreuse, plus lourde pour le chien.
Le vaccin, un miracle ?
Un vaccin contre la piroplasmose existe, mais, comme tous les vaccins antiparasitaires, il ne protège pas contre toutes les souches de piroplasme. Cependant, la vaccination permet de limiter le nombre de contaminations, et d’éviter les formes les plus graves. La primo-vaccination se fait à l’aide de deux injections à 1 mois d’intervalle, puis un rappel est à faire une à deux fois par an.
Sachez que, même si votre chien a déjà été malade, il peut à nouveau contracter la piroplasmose. Vous pouvez donc le vacciner, mais, pour cela, il vous faudra attendre 2 mois après la fin de la maladie.