Selon la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES), les licenciements sont en hausse en 2024. Quelle qu’en soit la raison, les émotions ressenties sont diverses en fonction de la sensibilité de chacun. Plusieurs impacts sont alors visibles sur la vie personnelle, mais aussi professionnelle. Faisons le point.
Quelques chiffres à connaître sur le licenciement en 2024
Avant toute chose, rappelons qu’un licenciement est une rupture de contrat à l’initiative de l’employeur. On distingue deux types de licenciements :
- économiques (pour les CDI) ;
- non économiques (pour les autres : fautes graves, ruptures anticipées de CDD, etc.).
Selon la DARES, en 2024 pas moins de 238 200 licenciements ont été enregistrés en France Métropolitaine sur le premier trimestre, soit une hausse de 5,3 % par rapport au trimestre précédent. Ces données proviennent des entreprises privées hors agriculture, intérim et particuliers employeurs.
Parmi ces licenciements, 20 200 ont été économiques, avec une augmentation de 0,7 % et 217 900 sur un autre motif, ce qui représente une hausse de 5,7 %. Alors que la tendance était à la baisse depuis 2021, la courbe se redresse depuis cette année.
La courbe des licenciements en France Métropolitaine
Source : DARES
Les impacts psychologiques et émotionnels
Le licenciement a un impact direct sur les émotions des travailleurs concernés. Entre colère et tristesse, l’anxiété trouve aussi sa place. L’OMS indique qu’un grand nombre des personnes licenciées tombent en dépression. En effet, le licenciement ne prévient parfois pas, laissant les salariés désœuvrés une fois que l’annonce est faite.
Même si les actifs sont tous différents, certains peuvent accueillir la nouvelle d’un licenciement avec soulagement, notamment si la situation professionnelle était difficile. Cependant, pour d’autres, l’annonce d’un licenciement entraîne bien souvent des symptômes visibles et invisibles. On peut parler de :
- troubles du sommeil ;
- fatigue ;
- perte ou gain de poids ;
- maux d’estomac ;
- douleurs musculaires ;
- nausées/maux de tête ;
- anxiété ;
- irritabilité ;
- frustration ;
- colère ;
- tristesse ;
- sentiment d’inutilité ;
- honte et perte d’estime de soi.
Les femmes plus âgées et sans diplôme semblent plus facilement tomber dans le désarroi que les hommes. Cela s’explique notamment par le rapport au chômage, mais aussi aux peu d’opportunités d’emplois auxquelles elles pourraient prétendre. D’autre part, plus la situation sans emploi perdure et plus les sentiments négatifs s’installent.
Ces émotions psychologiques et émotionnelles sont courantes. Pour autant, il ne faut pas laisser le mal s’installer et en parler le plus rapidement possible. Il faut, autant que faire se peut, éviter le repli sur soi.
Les impacts sur la famille
L’impact d’un licenciement sur la famille est, en premier lieu, d’ordre financier. L’appauvrissement soudain, le pouvoir d’achat qui baisse et un niveau de vie qui devra être restreint effraient les personnes licenciées, surtout dans les familles monoparentales. Le regard du conjoint peut aussi parfois être déstabilisant. Bien souvent, un sentiment de culpabilité naît. Celui-ci peut très vite engendrer une grande détresse psychologique.
Les enfants ne comprennent pas toujours la notion de licenciement, surtout lorsqu’ils sont petits. Néanmoins, ils subissent la situation par un train de vie réduit ainsi que par la vision du parent qui se renferme ou chez qui l’anxiété s’installe. En somme, ce sont aussi des dommages collatéraux d’un licenciement.
Au-delà du cercle familial proche, la situation peut aussi engendrer beaucoup de honte vis-à-vis d’autres membres de la famille. Cela est d’autant plus vrai si ces derniers ont une situation stable et gagnent bien leur vie. Même s’il est fortement recommandé de parler de ce qui arrive à l’entourage, le regard de l’autre peut très vite être un frein.
Les impacts financiers
Même si la plupart des salariés licenciés partent avec une indemnité de licenciement, cela n’est toujours pas le cas. En effet, en général, dans le cadre d’un licenciement économique, le salarié perçoit :
- une indemnité compensatrice de préavis ;
- une indemnité de congés payés si cela est d’actualité ;
- une indemnité pour clause de non-concurrence le cas échéant.
Cette somme s’avère intéressante lorsque le salarié en question a passé un grand nombre d’années au sein de l’entreprise.
Cependant, le manque à gagner est réel. En effet, si le salarié licencié retrouve une activité rapidement, il ne souffrira que très peu des dommages liés à sa situation. Dans le cas contraire, la situation peut très vite s’aggraver. Il faut aussi savoir que le droit au chômage n’est ouvert qu’après une période de carence qui prend en compte l’indemnité de licenciement. En d’autres termes, France Travail considère que celle-ci est une forme de revenu suffisant avant de déclencher le versement de l’allocation chômage.
Toutefois, le délai est ramené à 21 jours pour les personnes ayant subi un licenciement économique et ayant opté pour un contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Ainsi, les allocations de sécurisation professionnelle (ASP) seront versées dès le lendemain du contrat de travail).
L’impact du licenciement sur la vie professionnelle
Beaucoup de salariés licenciés se disent honteux d’avoir perdu leur travail. Si la plupart vont se mettre en recherche active afin de ne pas rester dans une situation financière qui pourrait devenir embarrassante, les entretiens sont source de gêne. En effet, la question « Pourquoi avez-vous quitté votre poste ? » revient très régulièrement. Malheureusement, le candidat montre très souvent des signes de déstabilisation qui peuvent parfois être préjudiciables.
Le fait aussi d’être dans une période trouble ne permet pas vraiment au candidat de pouvoir postuler de façon lucide, ni même parfois, de passer un entretien dans de bonnes conditions. L’angoisse de devoir répondre à des questions gênantes, mais surtout l’empressement de bien paraître pour décrocher un contrat très espéré peuvent parfois jouer en sa défaveur.
Rebondir après un licenciement
Pour rebondir après la dure épreuve d’un licenciement, le mieux est de parler de votre situation à votre entourage. Acceptez aussi les mains tendues, notamment celles de vos proches. Beaucoup témoignent de l’empathie et peuvent vous aider à traverser cette dure épreuve.
Même si l’envie vous manque, forcez-vous à sortir et à conserver une vie sociale riche. Faites aussi de l’exercice pour extraire la négativité de votre corps. Forcez-vous à dormir à horaires réguliers et tentez de consommer des aliments sains.
N’oubliez pas de faire quelque chose que vous appréciez chaque jour. Prendre soin de soi permet aussi de rebondir. N’oubliez pas que les traits du visage en disent long sur votre parcours de vie. Ne vous négligez pas. Certains trouvent le salut dans l’écriture en posant noir sur blanc leurs émotions. Cet exercice permet de faire le vide et d’évacuer tous les maux enfouis.
Même si la situation peut se montrer très difficile, garder un esprit positif aide aussi à aller de l’avant. Le licenciement est la fin d’une aventure, mais le début d’une autre. Il est impossible de contrôler chacun des éléments de notre vie. Mais nous pouvons contrôler notre façon de les interpréter. Toutes les mauvaises choses ont tendance à passer un jour ou l’autre. L’optimisme est la clé.
Des professionnels à votre écoute
Si vous vous sentez dépassé par les événements, que vous ne voyez pas d’issue à votre situation, ne sombrez pas. Surtout si vous constatez que votre santé en pâtit (manque de sommeil, perte ou gain d’appétit, alcool, etc.).
Vous pouvez tout à fait prendre rendez-vous avec votre médecin afin de lui exposer vos sentiments. Celui-ci pourra vous aiguiller vers le meilleur professionnel à consulter pour tenter de vous aider. Cela peut être un psychologue, un psychiatre ou tout simplement une assistante sociale ou encore un médiateur.