Pratiqué seul ou en équipe, l'e-sport est devenu une activité à part entière. Il existe désormais une fédération internationale d'e-sport pour cadrer les pratiques et notamment les compétitions proposées. Découvrez l'e-sport et tout ce qu'il y a à savoir sur cette discipline encore peu connue.
Qu'est-ce que l'e-sport ?
L'e-sport se traduit par "sport électronique" ou "jeu vidéo en compétition" en français. Il s'agit de jouer à un jeu vidéo en ligne ou en LAN party à partir d'un ordinateur ou d'une console de jeux. L'e-sport peut se jouer seul ou à plusieurs en formant des équipes.
La première fois que l'on parle d'e-sport remonte aux années 80, lorsque les premiers jeux vidéo multijoueurs en réseau sont déployés. Il faudra attendre 10 ans de plus pour que ceux-ci se retrouvent sur internet. Dès les années 2000, l'e-sport attire de plus en plus de pratiquants, à tel point que les tournois se multiplient à l'international avec des prix très alléchants.
Le nombre d'organisateurs de tournois mondiaux ne cesse d'augmenter, les plus connus restent :
- L'eSports World Convention (ESWC) ;
- La Major League Gaming (MLG) ;
- La Cyberathlete Professional League (CPL) ;
- L'Evolution Championship Series (EVO).
Il existe des compétitions de haut niveau qui sont financées par des sponsors renommés, mais aussi par la diffusion en streaming avec des publicités. Les meilleurs joueurs mondiaux s'y affrontent. Depuis 1997, la création de Cyberathlete Professionnal League permet la professionnalisation de l'activité.
Aujourd'hui, pas moins de 14 millions de pratiquants occasionnels sont recensés dans le monde. Il y en a 7,3 millions de réguliers et 6,8 millions qui connaissent ou apprécient l'e-sport. 1,7 million suivent l'actualité du secteur de façon régulière et 3,6 millions pratiquent l'e-sport en compétition. En France, près de 8 millions de consommateurs d'e-sport sont recensés.
Quels sont les jeux concernés par l'e-sport ?
Tous les jeux multijoueurs sur internet ou sur console peuvent entrer dans le cadre de la pratique de l'e-sport. Cela peut aller du jeu d'échecs, au jeu de tir (arc, pistolet, carabine, etc.), en passant par les sports automobiles ou les jeux de plateforme.
En somme, qu'il s'agisse de jeux de réflexion, de stratégie, de plateforme, de rôle ou de sport, tous peuvent entrer dans les compétitions d' e-sport. Voici quelques exemples :
- StarCraft ;
- Heroes of Warcraft ;
- Call of Duty ;
- FIFA ;
- Counter-Strike ;
- League of legends ;
- Rocket League ;
- Age of Empires II ;
- Super Smash Bros.
Certains jeux percent dans l'e-sport et d'autres pas. Quelques entrées sont même totalement inattendues, alors que d'autres ne connaissent pas le succès escompté.
Peut-on réellement parler "d'activité sportive" avec le e-sport ?
Le sport à proprement parler regroupe des disciplines qui visent à mobiliser les muscles du corps dans le but de brûler des calories. Le but est de se dépasser ou de vaincre un adversaire. Avec l'e-sport, le but reste le même, mais la dépense énergétique en moins. Le sport électronique ne peut donc pas s'apparenter à une activité physique à proprement parler.
Néanmoins, certains jeux réclament un entraînement et une hygiène de vie très stricts. C'est notamment le cas de League of Legends ou encore Starcraft. Ainsi, certains joueurs ou autres passionnés s'accordent à dire que ces restrictions sont similaires à un entraînement physique. À titre d'exemple, les joueurs de haut niveau sur Starcraft sont en mesure de réaliser jusqu'à 300 actions par minute.
Bon à savoir
Pour la petite histoire, lors du tournoi de League of Legends en 2014 à Los Angeles, le département d'État des États-Unis a obtenu les visas des joueurs en les reconnaissant comme joueurs de sport professionnels.
Quelles sont les qualités à développer pour l'e-sport
La réflexion, bien sûr, mais aussi certains réflexes, l'acuité visuelle, le sens de la communication, la stratégie et l'esprit d'équipe sont des qualités à acquérir pour faire partie de l'élite. Il en va souvent de même dans les différents sports.
Il faut aussi compter sur la dextérité des joueurs pour atteindre des APM (actions par minutes) hors normes et ainsi se démarquer des concurrents. Le jeu TrackMania est un jeu de course qui n'utilise que 4 touches : accélérer, freiner, gauche et droite. L'erreur n'est donc pas permise ! Bien sûr, le temps de réaction et la précision dans les manœuvres sont très importants pour certains jeux, comme Quake ou encore Painkiller.
D'autre part, la patience est de mise pour la pratique en compétition. Il faut être capable d'agir au bon moment sans se précipiter, notamment dans les jeux comme League of Legends.
Par ailleurs, certains jeux en e-sport requièrent une coordination très pointue et un esprit d'équipe pour accéder à la réussite. Les valeurs et les performances individuelles ne font pas la différence sans une bonne coopération entre les joueurs. Ainsi, pour jouer à Team Deathmatch, FIFA ou encore Dota 2, il faudra de bonnes compétences.
Pour finir, il faudra aussi être capable de comprendre les rouages d'un jeu, y compris de développer des stratégies propres à chacun pour faire la différence. Par exemple, dans le célèbre League of Legends, l'inSec consiste à passer derrière un ennemi pour le projeter vers les coéquipiers. D'autres techniques comme le last-hitting, le freeze ou encore le push sont aussi à maîtriser pour jouer parmi les meilleurs. Pour Super Smash Bros. Melee, les techniques de dash-Dance, le SHFFL et le Wavedash font partie des actions basiques à maîtriser, tout comme le bunny hopping ou le rocket jump pour Quake II Arena.
L'e-sport en France
Un vide juridique entourait l'e-sport jusqu'en 2016, permettant ainsi à certaines personnes malveillantes de blanchir de l'argent ou de pratiquer des fraudes. Dès octobre 2016, un projet de loi pour une République numérique est proposé et adopté. Son chapitre 4, section 2 reconnaît l'e-sport en France et attribue même le statut de joueur professionnel à certains participants.
L'association loi 1901 France Esport permet de cloisonner la pratique, tout en représentant les intérêts des agents, des joueurs et des sponsors. Cette association est chapeautée par le ministère de l'Économie et regroupe les acteurs majeurs du jeu vidéo français, comme LDLC Events, Lyon eSport, Turtle Entertainment France, SELL, etc.
Le développement de l'e-sport en France
En 2019, une stratégie nationale de l'e-sport a été proposée entre 2020 et 2025. Le secrétaire d'État chargé du numérique entend placer la France comme leader en favorisant 4 enjeux majeurs :
- La promotion et le développement de la pratique e-sportive ;
- l'accompagnement à la création d'une filière de formation e-sport ;
- la mise en place d'une politique de soutien aux acteurs d'e-sport ;
- la valorisation de tout l'écosystème de l'e-sport.
La professionnalisation des meilleurs joueurs conduit à passer l'e-sport d'un loisir à un secteur industriel en plein essor. Les débouchés en termes d'emplois sont donc non négligeables. C'est pour cela que des formations sont déployées pour les étudiants friands de cette pratique. Elles sont accessibles post-bac et sont proposées par des établissements privés comme la Gaming Campus, l'XP Gaming School ou encore l'Education Gaming School.
Les dangers de l'e-sport pour la santé
Comme toute activité derrière un écran, il y a un risque de sédentarité très important. De nombreux gamers passent de très longues heures sans bouger ni prendre l'air, ce qui peut avoir des conséquences non négligeables sur leurs muscles et leur santé.
D'autre part, l'exposition aux écrans engendre souvent des problèmes oculaires, comme un dessèchement ou une fatigue anormale. Enfin, certains joueurs sont aussi soupçonnés de dopage afin de ne pas sentir les effets de la fatigue. Cette pratique leur permet de jouer et s'entraîner plus longtemps, mais également de décupler la concentration durant les compétitions.
Enfin, se jouant exclusivement en ligne, l'e-sport peut entraîner la désocialisation de certains joueurs. Quelques-uns ont parfois du mal à sortir hors de leur bureau et côtoyer d'autres personnes. Leur vie se résume à jouer et parfois à tisser des liens d'amitié avec des joueurs du monde entier qu'ils ne connaissent pas et ne verront probablement jamais. Ce renfermement inquiète les parents d'ados gamers qui associent cette pratique à une addiction jugée malsaine.